esmé & carlisle

Cette maison à Boston me donnait du fil à retordre. Presque complètement détruite lors d'un incendie cinq ans plus tôt, les propriétaires, sous pression de la ville, avaient cru bon de la faire rénover et avaient demandés mes services. Le problèmes, c'était que les plans originaux de la maison étaient passés au feu, et comme il ne restait plus grand chose de la maison, je devais refaire des plans en me fiant seulement à des images trouvées dans les archives. Complexe. Très complexe. Pour les murs extérieurs, j'avais pu faire un relevé de mesure rapide à Boston, cela ne m'avait pris que quelques heures puis j'avais sauté dans le premier avion et j'étais revenue à Forks. Mais c'état pour les divisions intérieurs que le problème se posait. J'avais très peu d'image de l'intérieur, et les propriétaires souhaitaient que je sois le plus respectueuses des tendances de l'époque possible. La propriété datant du début du 19e siècle, je devais me renseigner le plus possible pour savoir ce qui se faisait à l'époque. Où était placé l'escalier ? La chambre des maîtres se trouvait-elle avant les autres chambres, plaçaient-ils le foyer au centre de la maison ou plutôt vers l'arrière ? Mon ordinateur portable sur le bureau et mes plans sur ma table à dessin, j'étais absorbée par mes recherches et par mes esquisses. Tellement que j'en avais même délaissé ma chaise pour me tenir debout et faire le voyage plus rapidement entre mon bureau et ma table à dessin. Pliée sur mes plans, l'odeur de Carlisle me vint au nez. Un léger sourire s'afficha sur mon visage, mais je devais finir ce que j'avais déjà entreprit. Quelques petites lignes de plus et j'aurais fini d'installer l'escalier dans mon plan. Je déposai mon crayon et relevai la tête, pour apercevoir mon charmant mari dans l’embrasure de la porte. Un grand sourire s'étampa sur mon visage et je me dirigeai vers lui, contournant ma table à dessin. « Comment vas-tu ? » Je glissai mes bras autour de sa taille, levant mon visage vers lui pour mieux le voir, mais aussi pour recevoir un doux baiser.

Il ne me fallut pas longtemps pour me sortir mon projet de rénovation de la tête. Carlisle avait cette manière rapide de me faire oublier tout ce qui pouvait me tracasser. Lorsque j'étais dans ses bras, je ne pensais plus qu'à lui, qu'à nous. Rien d'autre ne venait perturber mon esprit. Du moins, lors des premiers instants. Je m'étais approchée de mon mari et sentait son corps contre le mien. Il déposa un doux baiser sur mes lèvres, exactement ce que je souhaitais. Je laissai ce baiser m'enivrer quelques instants, puis, alors que nos visages s'éloignaient, je plongeai mon regard dans celui de mon mari. « Je vais bien, et toi ? Tu travailles sur un nouveau projet ? » J'aquiesai de la tête, réalisant alors que mes cheveux étaient toujours attachés ensemble. D'une main experte, je tirai sur l'élastique qui glissa sans résistance. La chevelure caramel se libéra alors et mes jolies boucles tombèrent sur mes épaules. Je replaçai mes cheveux rapidement puis lâchai la taille de mon mari. Je fis demi-tour sur moi-même et, lui attrapant la main au passage, l'amenai vers la table à dessin, quittant l'entrée de la porte. « Une maison à Boston. » Je fis glisser ma main toujours libre sur le papier, réalisant soudainement qu'en début de journée, je n'avais rien de commencé. En une seule journée, j'avais beaucoup avancé et c'était simplement maintenant que je m'en rendais compte. « Les plans ne sont pas encore finis, mais d'ici quelques jours ils le seront. » Ensuite viendrait le moment où je devrais rencontrer les clients pour leur soumettre mon projet et le faire accepter. Une fois cela fait, il serait possible d'entrer dans le concret, c'était cette partie qui me plaisait le plus. Alors que je voyais mes plans prendre vie, j'avais enfin l'impression que les longues heures que j'avais passées à dessiner portaient enfin fruit. Il fallait de la patience, et heureusement, je l'avais. « Je crois que j'ai assez travailler pour aujourd'hui. Tu voudrais me donner un coup de main pour ranger ? » Alors que je commençais à rouler mes plans, je lançai un regard vers mon mari. « Ensuite, je suis toute à toi. » Je lui fis un grand sourire et mis mes plans dans les tubes en carton dans lesquels ils allaient. Je mis les bouchons sur mes crayons, les rangeai où ils allaient. Il ne fallut pas plus d'une minute pour faire disparaître tout mon travail. Mon ordinateur portable rangé, il ne restait plus rien sur mon bureau, ni sur ma table à dessin. Satisfaite de l'ordre que nous avions mis à mon bureau, je retrouvai ma place dans les bras de Carlisle, un grand sourire sur les lèvres.

Le rangement terminé, j'allai me blottir dans les bras de mon mari et eu droit à un doux baiser. J'adorais Carlisle. Notre première rencontre datait d'une centaine d'année, et j'étais tombée sous son charme alors que j'étais encore humaine. Maintenant que j'étais vampire, j'avais l'éternité à passer à son côté et cela me semblait trop court. Nous avions tout de même plus de chance que les humains, qui eux n'avait généralement qu'une quarantaine ou un cinquantaine d'années en compagnie de leur âme soeur. Et cela, s'était s'ils s'étaient rencontrés jeunes. Dire que certaines personnes atteignait la quarantaine, voire la cinquantaine, avant de tomber sur l'homme ou la femme parfaite. Au moins allaient-ils connaître l'amour. Cela me faisait réaliser la chance que j'avais. « Puisque tu es à moi toute la soirée, je t’ordonne d’aller te prendre un bain et de ne descendre que dans 40 minutes ! C’est moi qui fais le repas pour la famille ce soir ! » Je fronçai les sourcils, curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien préparer. Je n'eu pas le temps de répliquer que lui le faisait déjà. « Aller hop exécution Madame Cullen et tu n’as rien le droit de dire ! » Un grand sourire s'afficha sur mon visage. Un troisième baiser se déposa sur mes lèvres puis Carlisle disparu. Plus rapide que l'éclair, il était déjà au rez-de-chaussé avec les autres hommes de la maison, que je pouvais entendre. « Je t'aime. » murmurais-je avant de quitter mon bureau. Je fermai délicatement la porte derrière moi puis me dirigeai vers notre chambre. Je pris mon temps dans le corridor, histoire d'entendre ce qui se tramait un peu plus bas. Après avoir parlé de chocolat, je n'entendis plus rien. Un grand sourire s'étampa sur mon visage et je pénétrai dans notre chambre. Spacieuse, le mur du fond était en fait une grande baie-vitrée qui donnait sur un balcon. Deux chaises meublaient l'espace, avec une petite table de chevet sur laquelle traînait un livre. Ma lecture d'après-midi. J'allai rapidement le chercher, n'ayant pas envie qu'il prenne l'eau s'il se mettait à pleuvoir cette nuit, quoi qu'il était déjà très tard. Une fois le bouquin rangé, je me dirigeai vers la salle de bain privée et fit couler l'eau du bain. Le débit de l'eau n'étant pas très rapide, j'avais tout mon temps pour faire autre chose. Je retournai dans la chambre, me déshabillai et déposai mes vêtements sur le lit. Enfilant une robe de chambre, je transférai ensuite dans la salle de bain. Fermant la porte derrière moi, j'ajoutai une légère touche d'huile et quelques bulles. Lorsque l'eau fut à un niveau respectable, j'allumai la chaîne stéréo, mettant un fond de musique classique, tamisai la lumière puis pénétrai dans la bain. Voilà qui allait me détendre. Le contact de l'eau chaude contre ma peau de marbre était étrange, mais tout de même plaisant. Fermant les yeux, je perdis rapidement notion du temps. Celui-ci passa beaucoup plus vite que prévu et lorsque je réouvris les yeux, je remarquai qu'il ne me restait qu'une dizaine de minute. Détendue et propre, je sortie du bain et le vidai de son eau. Emmitouflée dans ma robe de chambre, je me suis assise sur le petit banc, devant la coiffeuse. Le sèche-cheveux en main, j'entrepris de donner du volume à les boucles. Il me fallu seulement quelques minutes pour retrouver mes cheveux lisses et soyeux. L'étape la plus longue de passée, je me maquillai vitesse vampirique, ce qui me prit en faire un trentaine de seconde seulement pour avoir un résultat digne d'une vedette d'Hollywood se préparant pour les Oscar. Alors qu'eux restaient couchés sur une chaise pendant deux heures, parfois plus, il ne m'avait même pas fallu plus d'une minute pour obtenir le même résultat. Je fermai tout ce que j'avais allumer dans la salle de bain et retournai dans la chambre. J'ouvris la porte de mon walk-in, cherchant quelque chose à mettre. La majorité de mes vêtements donnaient dans des teintes violettes, mais je remarquai une jolie robe rouge que je n'avais jamais vu avant. Alors que je décrochai le ceintre, je remarquai une petite note écrite de la main d'Alice. Un petit cadeau pour toi. Alice savait mettre exactement les morceaux dont j'avais besoin dans ma garde-robe. Je décrochai la robe du cintre pour aller l'enfiler. Une fois cela fait, j'observai le résultat dans le miroir. Cette robe était tout simplement splendide. Ce n'était pas un style de robe que j'étais habituée de porter, mais elle me plaisait. Ouverte dans le dos, elle remontait jusqu'à mon cou à l'avant. Mes bras libres de tout mouvement dans des manches courtes, il était aussi possible d'observer mes jambes. La robe m'arrivant un peu au dessus du genou, la jupe était plissée d'une merveilleuse façon qui tombait à merveille. Je ne savais pas si c'était un achat d'Alice, ou plutôt une confection de la jeune femme, mais la robe était tout simplement splendide. Je mis une paire de soulier, rajoutai un collier à l'ensemble et j'étais enfin prête. Je sortis de la chambre et regardai l'heure. 40 minutes. J'étais dans les temps. Je m'avançai dans le corridor, ne regardant toutefois pas en bas. Je n'entendais plus les garçons, ils devaient être sortit par ordre de leur père. « Je peux descendre ? » demandais-je à Carlisle qui était toujours au rez-de-chaussé.

Toujours au deuxième étage, je m'empêchais de regarder en bas. « Attend juste 10 secondes que je finisse de m’habiller ! » Que pouvait-il bien être en train de manigancer ? Un petit sourire s'étampa sur mon visage avec que certaines idées faisaient irruptions dans ma tête. Mais ne souhaitant pas de gâcher la surprise, j'arrêtai d'analyser toutes les odeurs autour de moi. Autant descendre et tout regarder. Mon odorat étant presque plus puissant que ma vue, c'était tricher si je me mettais à tout sentir et à tout analyser. Je fermai les yeux et arrêtai de respirer. Même si c'était désagréable, c'était supportable pour les dix secondes dont Carlisle avait besoin. «C’est bon tu peux... » J'entendis ses pas se rapprocher de l'escalier. J'ouvris les yeux et pris une grande bouffée d'air avant de m'avancer à mon tour dans l'escalier. Mon regard croisant celui de mon mari, je ne pus m'empêcher de lui faire un grand sourire lorsqu'il coupa sa phrase. « Whaou ! » Si je m'attendais à quelques compliments, je n'avais tout de même pas réalisé que je pouvais faire autant d'effet. Décidant que je n'allais pas non plus passer la soirée dans le haut des escaliers, je descendis quelques marches, un grand sourire toujours accroché aux lèvres. Carlisle me faisait bien rire lorsqu'il était dans cet état. «T’es…je ne trouve pas ! » Avec les années, j'avais appris à connaître de mieux en mieux mon mari, et même si cela faisait presqu'une centaine d'année que nous étions mariés, nous trouvions toujours le moyen de nous impressionner mutuellement. Avec une simple robe, avec une soirée bien planifiée, il n'en fallait pas beaucoup pour retomber amoureux, ce que nous faisions à tous les jours. Mon regard toujours posé sur Carlisle, je le trouvais encore plus beau que lorsqu'il s'était accoté à la porte de mon bureau. Il dégageait un charme auquel je ne savais résister. « Merci Mr Cullen. Vous êtes très séduisant vous-même. » Je descendis les quelques marches qu'il me restait et allai déposer un baiser sur ses lèvres. N'ayant pas encore fait attention à la décoration du rez-de-chaussée, je réalisai alors que la table avait été montée, d'une merveilleuse façon. L'ambiance était romantique, parfaite pour cette soirée. Satisfaite de ce que je venais de voir, je retournai mon regard vers Carlisle. « Que m'as-tu préparé pour ce soir ? » Mes bras allèrent chercher, pour une seconde fois dans la soirée, la taille de Carlisle, et je me collai contre lui. Levant la tête vers lui, je plongeai mon regard dans le sien, toujours aussi amoureuse malgré les années. « Tu sais que tu n'avais pas à en faire autant ? » Il n'avait pas besoin de faire grand-chose pour rendre une soirée spéciale. Une petite attention inhabituelle faisait l'affaire et me rendait le sourire pour la semaine au grand complet. Un geste, une parole, voilà qui était amplement suffisant. Il n'avait pas besoin de monter la salle à manger et d'expulser les enfants pour me faire comprendre qu'il m'aimait, mais je n'étais pas non plus contre la soirée en tête-à-tête. C'était tout de même plaisant d'être seul dans la maison de temps à autre...