Un souper avec un vampire (Liz Williams)

Mais que cette ville est ennuyeuse! Elle était minuscule, il n`y avait pas assez d`humains grouillants à chasser! Mais je choisi pas n`importe qui moi, j`aime bien avoir de la variété et ici, aucune chance. Je soupirai lourdement avant de donner un coup de pied aux quelques ordures devant moi. Je n`étais pas rentré à ma villa depuis environ deux jours et je n`avais pas vue ma Watson depuis aussi longtemps. Je commençais à m`ennuyer de sa présence et de son énergie tiède. Cela faisait augmenter ma colère et mon impatience. J`aurais pu chasser pour évacuer mon énergie négative mais je n`avais pas soif. Nos règles étaient très claires, nous ne pouvions pas chasser inutilement. C`étais d`ailleurs la règle que me tenais tout particulièrement à cœur. C`était idiot, mais le meurtre pour le plaisir devait rester un passe-temps nécessaire et passager… sinon ça devenait ennuyeux à faire. Moi qui aimait autant tuer, si ça devait devenir ennuyeux en plus, alors là j`étais dans le merde! Il commençait à faire noir, le soleil étant sur le point de se coucher. Comme nous étions à une période de l`année où l`astre solaire se couchait tard, j`estimais l`heure à environ la fin du souper, le début de la soirée. Mais qu`elle importance! J`avais beau être derrière ce restaurant humain de luxe, il devait surement être le seule de ce village de nazes, je me foutais totalement de l`heure qu`il pouvait être! J`émis un petit grognement sec qui me fit m`arrêter. Une odeur délicate me parvint. Humaine. Et d`après sa légèreté et sa petitesse, je pu facilement comprendre qu`il s`agissait de celle d`un enfant. Malgré les poubelles qui nous entouraient, je savais avec exactitude où elle était. Mais ce n`est pas la faim ou la surprise qui me fit m`arrêter, c`était la familiarité de cette odeur. Il y a deux jours à peine, sois peu de temps après mon arrivé ici, j`avais déjà croisé cette odeur. Je souris sadiquement et me dirigeai à la vitesse de l`éclair vers la fillette qui était à côté d`une grosse poubelle. Je lui faisais face, étant à moins d`un mètre d`elle. Je m`étais positionné d`elle tel façon que je l`avais bloqué dans un coin. Au lieu de la tuer tout de suite, ce qui aurait été amusant dans ma journée pourrie, je ne fis rien. Ma proximité avec elle me permit d`utilisé mon pouvoir pour analyser son énergie. Il était plutôt commun au humain, mais un peu plus salé, ce qui me plu. Je détestais cette aspect de l`énergie humaine qu`était leur amertume, mais j`appréciais beaucoup leur salinité, qui me faisais penser au goût du sang lorsque j`étais encore humain. Je la regardai en silence depuis un moment avant de finalement me pencher à son niveau et de lui glisser doucement à son oreille :

-J`aimerais beaucoup te payer un repas, petite. Je sais que tu as très faim, alors ne refuse pas à cause de ta peur. Il est normale que tu sois effrayé par ma présence, mais si j`aurais voulu te tuer, je l`aurais déjà fais depuis longtemps, tu me connais après tout.

Oui, elle me connaissait. Elle m`avait vue chasser il y a deux jours et je n`avais pas ressentit l`utilité de l`éliminer pour ce qu`elle avait eu le malheur de voir. Je me relevais et lui tendis une main. Elle me semblait plutôt petite et maigre pour son âge. Si elle avait vraiment envie de vivre, elle accepterait de me suivre à l`intérieur de ce restaurant de riches. J`en étais un après tout, un milliardaire ukrainien en visite dans un village sans importance à cause d`une famille de végévampires qui ne méritais même pas de porter le titre de vampire. Ils insultaient notre race et s`ils avaient été résidents dans mon pays, je les aurais personnellement éliminé pour leur déshonneur depuis des lustres. Mais cette petite, elle n`avait rien fait de déshonorable! Elle était pourtant puni par un système humain incapable d`établir une gestion de leur misérable population. Ma main lui semblerait froide, mais je ne la lâcherais pas. Pour une rare fois dans mon existence, je désirais accomplir un acte pour une autre personne qui en avait besoin. Je n`étais pas un Saint, loin de là, mais au moins je savais reconnaître quand mon utilité était requise. Je voulais que cette petite vive au moins un jour de plus. Moi, le grand monstre, je protègerais la brebis durant un soir… Foutaise, je lui offrais juste à manger, je n`allais pas réécrire le monde! Il était déjà assez minable comme ça, je ne voulais pas en plus le rendre indestructible comme moi. J`attendais toujours sa main, de plus en plus impatient. Ok, elle avait peur, mais si elle se sauvait en courant, je la rattraperais et la forcerais à manger dans ce restaurant! Et si elle criait que je l`avais kidnappé ou fait du mal, alors je tuerais tout les humains présent dans le restaurant! Elle allait manger avec moi, un point c`est tout!

Ce soir, j'avais de la chance ! J'avais trouvé un restaurant de haute gamme. Enfin! Il était certain que j'allais pouvoir trouver quelque chose de comestible dans tous ces «déchets». Dans ce genre de restaurant, il passait leur temps à jeter les aliments à peine passer leur date. Les clients étaient beaucoup trop exigeants! Quel gaspillage, mais cela m'en faisait plus alors je m'en plaindrai pas ! À vrai dire, dans ma vie d'avant je n'aurais pas mangé quelque chose de passer date, car ma mère m'en aurait empêché ..., mais c'était aussi bon non?! Puis, soudain ...

- Wow !!

Je n'en croyais pas mes yeux. J'avais un vrai festin devant moi. Il y avait des tomates, quelque peu molle et avec des petits cercles noirs dessus, mais cela devait être bon quand même non? Elle devait être juste trop mure! Oui, ça devait être cela! Sans perdre une seconde, je pris une croquée dans ce fruit juteux. Du jus coula sur mon manteau et le col de mon gilet, mais j'en avais rien à faire, j'étais affamée! Cela devait faire deux ou trois jours que je n'avais pas mangé et là, j'avais beaucoup de choses à me mettre sous la dent. Il était certain que ça allait être mon coin ici. J'espère que personne ne viendra me prendre les provisions. J'en avais besoin.

Encore penchée par-dessus une poubelle, je n'entendis pas les bruits de pas derrière moi, beaucoup trop occupée à dévorer ce qui me tombait sous la main. Deux jours sans manger, c'était trop ! J'en avais mal au ventre et je sais que ce n'était bon pour mon corps. Ma mère me le répétait à tous les jours. Il faut manger trois fois par jour et avoir des repas sains et équilibrés. Je ne respectais pas réellement c'est deux conditions à vraiment y penser. La preuve, j'avais beaucoup maigris et j'avais mal au ventre et au corps, en permanence. Par contre, je réussissais à oublier mes maux en me changeant les idées, quelques fois.

Soudain, quelque chose attira mon attention sur ma droite. Je releva la tête et devant moi se tenait cette bête !!! C'était ce méchant monsieur que j'avais croisé il y a quelques jours. Il était là à un mètre de moi. Lâchant le morceau de salade que j'avais dans ma main, je m'empressa de me reculer le plus vite possible de cet homme. Je devais mettre le plus de distance possible entre lui et moi. Mon instinct me disait de courir et de ne jamais m'arrêter. Il me faisait peur, vraiment peur! Il me faisait beaucoup trop penser à mon père. Son regard qui me jaugeait de la tête aux pieds me donnait des frissons. Après quelques pas, je percuta un mur de briques. J'étais prise au piège, face à ce «vampire» ... C'est bien cela qu'il m'avait dit avant de partir la dernière fois qu'il était un vampire. Il voulait me tuer! C'était évident non?! Même avec la vie de merde que je vivais, je n'avais aucune envie de mettre fin à mes pauvres jours. Je parcourais la ruelle de mon regard afin de trouver un échappatoire, mais je ne trouva rien. J'étais réellement là ... perdue et complétement paniquée ! Je sentais mon coeur faire des prouesses dans ma cage thoraxique. J'avais l'impression qu'il voulait éclatter et sortir de ma poitrine. S'en était presque douloureux. Ma main vint automatiquement se loger sur mon coeur en faisant une pression. Il devait se calmer sinon j'allais mourir d'une crise cardiaque. J'avais l'impression que cela faisait une éternité qu'il me regardait là, sans dire un mot. Je pense que c'est cela qui me faisait paniquer. Il ne pouvait pas en finir oui? Qu'il me tue ou qu'il foutre le camp que je puisse respirer normalement, de nouveau. J'étais en colère et je bouillais de l'intérieur, mais depuis cette fameuse nuit, je gardais cela à l'intérieur de moi, de peur de me faire frapper de nouveau. je baissa le regard et je trouva un réel intérêt à mes souliers. Ils étaient moches avec pleins de trous et de boues dessus, mais je les aimais aussi. Il y avait des princesses sur les côtés. À présent, elles n'étaient plus visibles, mais l'important est que je savais qu'elles avaient déjà été là. Beaucoup trop occupée à reluquer mes souliers, je ne me rendis pas compte que l'homme était rendu à mes côtés. Je détestais sa proximité. Je voulais qu'il se pousse au plus vite. Je n'aimais vraiment pas cela. Beaucoup de proche de moi. Je ferma les yeux fortement et je calla ma tête dans mes épaules de peur qu'il me donne un coup. Au lieu de cela, il me murmura à l'oreille ...

- J`aimerais beaucoup te payer un repas, petite. Je sais que tu as très faim, alors ne refuse pas à cause de ta peur. Il est normale que tu sois effrayé par ma présence, mais si j`aurais voulu te tuer, je l`aurais déjà fais depuis longtemps, tu me connais après tout.

Mais qu'est-ce qu'il racontait à la fin? Il disait des bêtisses lui ? Pourquoi il voulait me donner à manger? Qu'est-ce qu'il en avait à faire? Je sentais ma rebellion montée de plus en plus en moi, mais comme d'habitude, je la fis taire et je soupira. À quoi bon? Si je refusais, il allait me tapper et me faire beaucoup de mal et peut-être me tuer. Si j'acceptais, il me donnait à manger et c'est tout ? Du moins, j'espérais que ce soit tout. Sa main était toujours tendue dans ma direction attendant une réponse de ma part. Je fixais toujours sa main, ce qu'elle était grande !!! Bref, je regardais toujours sa main et sans vraiment m'en rendre compte, je lui donna la mienne. Un frisson parcouru mon corps tout entier. Ce qu'il pouvait avoir les mains froides lui! Je vivais à la rue et j'avais les mains plus chaudes que lui ... mais à vraiment y penser, c'est vrai il était un vampire ...

Le contraste de température entre nos mains ne me dérangeait pas du tout. Ce qui me déstabilisait légèrement alors que nous marchions vers la porte de derrière du restaurant, c`était que j`avais très envie d`utiliser mon pouvoir. Déjà qu`elle était affaiblit par le manque de nourriture, si en plus je lui prenais de son énergie vitale, elle allait tomber à mes pieds comme un château de carte. Elle avait eu une réaction plutôt violente avant de prendre ma main et même là je pouvais sentir que son corps souffrais terriblement d`une peur surréelle. Il devait y avoir une raison extérieur à cette telle crise de panique. Cela ne pouvais tout de même pas être unique par ma faute qu`elle s`était presque arracher de cœur de la poitrine il y a deux secondes. Je me tournai vers elle lorsque nous arrivâmes à la porte. Prendre celle-ci n`était peut-être pas une bonne idée, mais je ne voulais pas être obligé de tout contourner les immeubles pour avoir accès à l`entrée principale. Je ne regardai la petite qu`une seconde. Elle semblait être très intéressée par la contemplation de ses souliers boueux. D`après l`état de ses vêtements, je me doutais que cette petite était à la rue depuis un moment déjà. Il y a deux jours j`avais remarqué son état de sans abri, mais là, maintenant que j`étais plus proche d`elle, je pouvais constater tout l`ampleur des dégâts. Je poursuivis tout de même notre petite excursion, n`ayant pas très envie de savoir pourquoi elle était seul. C`était un détail qui la regardais et même si je n`apprenais jamais la vérité au cours de cette petite soirée, cela ne m`empêchera pas de tuer dans l`avenir. J`aurais bien dis dormir, mais comme les vampires ne dorme pas, j`ai pris l`équivalent en plaisir, le meurtre. Ma conscience était intouchable, alors même si cette petite devait mourir dans quelques jours à cause de la rue, qu`est-ce que ça pouvait bien me faire? Ma main libre ouvrit la porte de derrière le restaurant qui n`était même pas verrouillé. Et ça prétend être un resto de luxe! Pff, il ne méritait même pas qu`on y entre! Une fois la porte ouverte, qui nous menant vraisemblablement à une sorte de petit vestibule avec une seconde porte, j`y entrai le premier, trainant la petite derrière moi. J`ouvris la seconde porte qui nous amena dans une pièce vaste, blanche et trop éclairé. Les cuisines. Les quatre cuisiniers vêtus de blanc se retournèrent vers nous lorsque nous entrâmes dans leur sanctuaire. L`homme le plus près se précipita vers nous et je lui accordai un minuscule regard, bien décidé à poursuivre mon chemin. Sauf que le gars fit une chose stupide. Il agrippa le bras libre de MA petite et la tira vers lui en nous demandant de quitter les lieux. Il n`eut pas de temps de la tirer de plus de deux centimètres que je l`arrêtai. J`avais mis une main sur le poignet de ce salaud et il lâcha aussitôt, surpris par ce que je lui avais fait. Ouais, je m`étais permis de lui voler l`énergie de sa main perverse de pédophile, la rendant inerte. L`homme lâcha donc ma petite et recula de deux pas avant de coller son bras flasque contre sa poitrine. Avec son autre main, il la palpait avec inquiétude, croyais qu`elle était cassé. Mais je me foutais de ces idiots. Dans un geste protecteur, je rapprochai la petite de moi et gardais un bras sur son épaule. Rapidement, je m`assurais que ce malade ne lui avait pas fait de mal. Non, c`était trop paternel comme geste ça! Mais merde, je ne pouvais pas la laisser là, après ce qui était arrivé! Les trois autres cuisiniers finirent par réagir et s`approchèrent de leur collègue, toujours surpris par son bras inerte. J`étais près à tous les réduire au silence s`ils avaient l`intension de me stopper. Pas a les tuer, car ma pauvre petite humaine était déjà suffisamment paniqué comme ça, je ne voulais pas qu`elle est encore plus peur de moi ou peur en général. Je resserrais ma prise sur la petite, pour ne pas qu`il ne s`en prenne à elle si jamais il avait voulu venger leur ami. Mais, le plus âgé des quatre s`avança vers nous et nous dit :

-Vous ne pouvez pas être ici monsieur, seuls les employés y sont autorisés.

Je le regardai avec indifférence puis lui fit un faux sourire :

-Pas de soucis.

Ce que les humains pouvaient m`énervé! Ils mériteraient que je les tue tous lorsque ma petite serait en train de manger! Mais, je devais d`abord m`assurer qu`elle puisse être nourri. Donc, tout en gardant la petite près de moi, je me dirigeai vers la porte qui menait au restaurant. Lorsque nous atteignîmes enfin la salle à mangé, un serveur qui était tout près se retourna lors de notre arrivé et s`approcha de nous. Génial, encore un emmerdeur qui allait nous pourrir notre souper! Je gardais toujours la petite contre moi lorsqu`il s`arrêta avec nervosité et me chuchota :

-Monsieur, avez-vous une réservation? Je ne vous est pourtant pas vue arrivé?

Il semblait vraiment se creuser la tête pour tenter de savoir s`il nous avait accueillit à un moment donné. Ben non, pauvre con, on s`est jamais vue avant! Je lui pointai par contre une table dans un coin qui était libre.

-Nous allons nous assoir là.

Le serveur sursauta presque et fis des grands gestes débiles avec ses mains. Il nous dit, alors que j`avais envie de lui donné un coup sur la tête pour qu`il arrête ses mouvements bizarres :

-Non, non, non, vous ne pouvez pas vous assoir là, cette table est…

Je soupirai fortement en même temps qu`il parlait et l`interrompu sans gêne :

-…réservé? Occupé? Non, cette table est libre et JE vais la prendre.

Mon ton très menaçant ne semblait pas lui plaire. Mais ça je m`en fichait. Il regardait nerveusement un gros homme près du bar. Ça devait être le propriétaire du restaurant. Merci de me dire qui s`était, mon petit serveur débile! Sur ce, je me dirigeai vers la table en question, avec ma petite compagne. Le serveur soupira de découragement et retourna à ses nombreuses commandes. Bon garçon! S`il aurait insisté d`avantage ou s`il aurait avertis le propriétaire, je m`aurais fais un plaisir de les assassiner tout les deux lorsque ma petite protéger aurait le ventre plein. Mais qui sait, si ceux qui avait réservé cette table se présentait, je pourrais peut-être avoir un peu de plaisir en les tuant eux, pour régler le problème? Loin des yeux de ma petite, évidemment. Une fois que nous avions atteint notre table, je libérais la petite. Je pris place dans la plus proche des quatre chaises et je la laissai s`assoir où elle le voulait. Comme le serveur était trop occupé pour venir ici, je profitais de cette situation pour regarder plus en profondeur son bras. Ce cuisinier l`avais attrapé sacrément fort, elle avait des marques naissantes sur sa peau, près de son cou. La colère monta en moi. J`avais vraiment envie de tuer cet humain qui avait osé s`en prendre à… Cela me faisait penser que je ne connaissais même pas son nom. Ça n`avait pas vraiment d`importance de connaître ce détail, mais ce serait plus simple pour avoir une conversation si je savais comment elle s`appelait. C`était pas vraiment mon truc de faire ces choses là, mais je lui demandais tout de même :

-Comment est-ce que tu t`appelles?

Eurk, c`était quoi cette question de merde? J`avais l`air un peu trop intéresser par sa réponse, alors je me calla dans ma chaise avec plus de désinvolture. Il fallait bien que je trouve un moyen de patienter avant que ce serveur handicapé vienne prendre la commande de ma petite. Si elle me voyait dans mon état d`impatience habituelle, là oui, elle ferrait une crise cardiaque…

Nous étions toujours là, immobiles, à attendre je ne sais quoi. Je lui avais pourtant donné ma main en signe d'accord. Qu'est-ce qu'il attendait ? J'étais sure qu'il allait me tirer et m'amener sans perdre une seconde, mais il restait toujours là à me tenir la main. En plus, j'avais froid à cause de sa main gelée qui entourait la mienne ... Je détestais cela! J'avais l'impression d'être coincée et avec aucune possibilité de m'enfuir ...
ENFIN, il se décida à arrêter de me fixer, de la tête aux pieds, et il me traîna derrière lui. Devant nous, se dressa une grande porte. La porte d'un restaurant, mais qui donnait dans les cuisines probablement étant donné que cette porte donnait sur la ruelle ... C'était par cette porte que les employés devaietn sortir les poubelles ... Une question surgit à mon esprit : Allions nous entrer par ici ? Mais ce n'était pas du tout par là que les gens entraient pour aller dans les restaurants ... Qu'est-ce qu'il avait dans la tête ? Pourquoi ne voulait-il pas entrer par la bonne porte? C'est sur que nous n'allions pas avoir le droit de passer pas là ... Mettant fin à mes questionnements, je reporta mon attention sur ce qu'il se passait autour de moi.
Je sentis son regard encore une fois sur moi et je n'aimais toujours pas cela. Je détestais ce qu'il pouvait dégager de son être; colère, méchanceté et supériorité, mais surtout il était un homme avant tout cela. Je n'avais pas du tout confiance en lui, je n'avais confiance en aucune personne d'ailleurs. J'avais la nette impression que si je n'écoutais pas ce qu'il pouvait me dire, il allait me faire du mal et c'est cela que je voulais éviter à tout prix. J'avais encore mal à mon dos et à mes reins, je n'avais donc pas besoin d'avoir mal ailleurs. Je continua donc à fixer mes souliers. Depuis que j'avais croisé son regard, la première fois que nous nous étions rencontrés, je m'étais promis de ne plus le regarder dans les yeux. Son regard me faisait peur, il me donnait des frissons tout le long de ma colonne. Ses yeux étaient tout rouges et je savais qu'il pouvait me tuer d'un seul coup d'oeil s'il le désirait.

Il décida d'ouvrir la porte et il m'entraîna à sa suite. Je n'eus à peine le temps de regarder autour de moi, car j'étais plus concentrée à ne pas tribucher et me retrouva le visage au sol. Quelques pas plus loin, nous sommes arrivés dans une grande pièce blanche qui était vraisemblablement la cuisine. Mon regard fit le tour de la pièce rapidement. De la nourriture était dispercée partout sur les grandes tables; ce que ça l'avait l'air bon. En fait, tout me paraîtrait bon à présent; du simple spaguetti au grand repas gastronomique. Mon ventre se tordait de faim à la vue de toutes ces bonnes choses. Mais bref, reportant mon attention sur le vampire, je remarqua la présence de cuisiniers. Il était clair qu'ils devaient se demander pourquoi nous étions là ... En fait, nous avions aucun droit d'être ici ... Sans réellement m'en rendre compte, un des cuisiniers se précipita vers nous. Par simple réflexe, je me recula d'un pas afin de mettre de la distance entre cet homme et moi, le plus possible. Par contre, je ne fus pas assez rapide puisqu'il m'empoigna le bas et il m'attira vers lui. Je ferma les yeux instinctivement en essayant d'empêcher un couinement de ma part de sortir de ma bouche. Je tremblais de tout mon corps, mais à peine quelques secondes plus tard, la pression sur mon bras avait disparu. Je me sentis attirer de l'autre sens et je compris que c'était le vampire qui l'avait fait. Je me risqua donc à ouvrir les yeux et ce que je vis me laissa sous le choc. Le cuisinier qui m'avait aggrippé avait le bras tout mou et les autres étaient tous autour de lui ... Mais que lui était-il arrivé? Je me rendis compte que je tremblais toujours et que des larmes étaient apparues sur le coin de mes yeux, n'acceptant pas de couler à mon plus grand bonheur.

- Vous ne pouvez pas être ici monsieur, seuls les employés y sont autorisés.

- Pas de soucis.

Il m'attira encore plus à lui et il m'entraîna vers la porte qui devait donner sur la salle à manger. Je ne me sentais vraiment pas bien. J'étouffais coller ainsi contre lui. J'avais chaud, terriblement chaud et je tremblais encore. Je ne m'étais pas remise de mes émotions et je sentais que ce n'était pas tout de suite que ça allait se régler. Je voulasi simplement manger et quitter ce restaurant. Je voulais qu'il me laisse tranquillement et que je ne le revois pas.

- Monsieur, avez-vous une réservation? Je ne vous est pourtant pas vue arrivé?

Normal, il nous avait fait passer par la porte de derrière ... N'osant pas regarder le serveur, je me contenta de regarder ses beaux souliers noirs cirés à la perfection. Je priais pour qu'il nous donne une table même si nous avions pas de réservation. Simplement manger une petite soupe et partir ... C'était pourtant pas si demander ? Non?

- Nous allons nous asseoir là!
- Non, non, non, vous ne pouvez pas vous assoir là, cette table est…
- …réservé? Occupé? Non, cette table est libre et JE vais la prendre.

J'écoutais, d'une oreille discrète, la conversation qu'ils avaient. Je ne voulais pas m'en mêler et je me faisais petite afin de ne pas attirer l'attention et surtout de ne pas subir les foudres de ce vampire. Finalement, il gagna sa guerre et nous nous dirigeons vers la table. Il lâcha sa prise sur moi et je sentis un poids de moins. J'étais toujours autant stressée et nauséeuse, mais je n'avais pu le contact physique avec cet homme. Il prit place sur la première chaise et moi, je décida de prendre celle en diagonale avec lui. Jen e voulais pas m'assoir à ces côtés et surtout pas en face. J'espérais qu'il n'allait pas en faire de cas sur le choix de ma place ... Il ne m'avait rien exigé et je décida d'en profiter. Avec une petite hésitation, je m'assis finalement sur la chaise. Je ne savais pas comment agir et quoi dire. De toute manière, je n'avais pas le goût de parler. Après un bref moment de silence, où je malmenais mes mains sous la table, il s'adressa à nouveau à moi.

- Comment est-ce que tu t'appelles?

Je resta interdite face à sa question ... Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de savoir mon nom? Il allait le répéter à tout le monde et l'orphelinat allait me retrouver ...? Je pourrais lui mentir et lui dire le nom de ma mère ..., mais je me décida à lui révéler mon vrai prénom. S'il avait l'intention de savoir mon nom de famille alors là, je verrai si je lui dis mon vrai ou celui de ma mère ...
Je pris donc une grande respiration et je chuchota la réponse à sa question.

- Elizabeth ...

Elle dégageait tellement de nervosité. Mais ce sentiment dégueulasse diminua légèrement après que je l`ai lâché. C`était assez étrange mais aussi logique en même temps. Elle avait des bons d`énergie lorsqu`on s`approchait d`elle. Une énergie négative, très déplaisante. Je ne m`en était pas rendu compte, trop préoccupé par le reste. Mais là, maintenant que mon corps m`annonçait ces variantes dans la petite, je comprenais certaines choses. Il y avait ma présence qui la dérangeait, mais si ça avait été juste moi, elle aurait été heureuse que les autres hommes s`approchent, pour la délivrer ou un truc gamin du genre. Mais là non, elle me fuyait moi et les autres aussi. Elle évitait mon regard surtout. Je fouillai donc dans mes poches et mit mes lunettes fumées, même si nous étions à l`intérieur. C`était complètement idiot de faire ça, mais je voulais au moins lui donner la chance de regarder autre chose que le sol. Il y avait de quoi foutre en l`air son cou comme ça! Mettant un coude sur la table et posant ma joue dans ma main, j`attendais qu`elle me réponde. Elle chuchota un truc. J`haussa un sourcil. Elizabeth… Liz… Un nom si anglais. Évidemment, on est dans un pays anglais! Elle avait l`air si mal. Je préférai ne pas commenter son nom. Je la laissai donc tranquille, me concentrant sur le serveur qui ne venait pas. Il marchait entre les tables, évitant la notre. Saleté de vermine, approche! Il finit par regarder vers moi et je lui fis un signe de la main. Il en échappa presque son plateau et fit trois quatre tours nerveux avant de finalement se retrouver à ma gauche. Je le regardai avec mes lunettes de soleil et il semblait toujours aussi paniqué qu`avant. Je lui dis, avec une voix très clair pour que son cerveau d`attardé comprenne :

-Prends la commande de mademoiselle, elle a très faim.

Il me regardait avec hésitation :

-Je lui apporte donc le menu et…

-Non!

Il sursauta littéralement. Je déteste la peur, c`est infecte comme énergie! Pour qu`il comprenne, je lui dis, encore :

-Tu lui apportes tout ce qu`elle voudra, peu importe ce qu`elle voudra! Compris?

Il hocha la tête vigoureusement pour me signaler qu`il comprenait effectivement. Je l`espérais, parce que l`idiotie à ses limites! Il se mit donc à marcher vers Liz et j`en fus totalement déboussolé. Mais il foutait quoi là au juste! Liz avait peur des autres et il allait trop proche d`elle! Je sentis d`ailleurs dans son énergie se modifier. « Tous des cons! » pensais-je. Je levai le bras et attrapa son collet. Il se stoppa net à environ un mètre de Liz, je lui dis :

-Non, tu restes à côté de moi. Je ne commande rien, mais personne appart moi à le droit de l`approcher.

Il semblait vraiment navré, c`était pitoyable selon moi et il accepta, avec l`aide de ma force qui le tirait vers l`arrière, de reculer et de retourner à mon côté. Il sortie donc un calepin de sa ceinture à la hâte au moment où je lâchai son collet. Il ne regardait pas Liz et attendit. Pendant que la petite lui dis ce qu`elle voulait, je me mis à regarder les humains qui mangeaient au loin. Mmm, ça me donnais envie! Parler de bouf depuis tout à l`heure me donnais soif. L`homme là-bas avait un cœur puissant, surement un athlète avec du sang bien oxygéné. Et la femme assise avec lui, elle avait un cou si accueillant. Ah, je lui croquerais bien moi! Le serveur s`éloigna et je me tournais vers lui. Il avait bien fait ça on dirait. Il s`améliorait celui-là. Il n`était peut-être pas aussi désespérant que je le pensais. Je regardai Liz et son ventre gargouilla très fort. Je souris. Elle était toujours aussi mal alaise. Ça se comprenait. Avec une voix que j`essayai de faire rassurante, je lui dis :

-Je sais que tu dois me détester et avoir envie de me fuir, mais je suis la personne en qui tu peux avoir le plus confiance dans cette ville. Les autres vont avoir pitié de toi, mais pas moi. La pitié conduit inévitablement au cœur et les humains font toujours la même erreur avec le leur. Je ne te dis pas de tous les éviter, mais leur pitié va te nuire plus que de t`aider. Moi je suis ton allié sans âme et si tu le veux bien, je te protègerais de ceux qui voudront t`enfermer dans une cage et oublier qui tu es réellement.

Ce flot de paroles était venu spontanément. À vrai dire, j`y croyais vraiment à ce que je lui avais dit. Quelle soirée bizarre!

Je lui avais chuchoté mon nom tellement bas que j'avais peur qu'il ne m''ait pas entendu et me fasse répéter. Par contre, il ne me le demanda pas de répéter alors je compris bien qu'il m'avait entendu malgré mon chuchotement. Il devait avoir des oreilles très sensibles ... Les vampires étaient-ils tous comme cela? J'eus un frisson d'horreur à cette simple pensée. Je ne connaissais rien de ces bêtes méchantes. J'avais simplement vu quelques minutes d'un film où je voyais un vampire tué un humain et le boire. Je n'avais pas vu le reste, car ma mère avait changé de poste de peur que je fasse des cauchemars. En fait, c'était la seule image que je connaissais vraiment des vampires. En plus, c'est la même scène que j'avais vu devant mes yeux avec ce vampire qui était assis devant moi. J'en faisais des cauchemars le soir. Je rêvais qu'il me tuait et me faisait souffrir au maximum avant de me laisser agoniser dans une ruelle. D'autres fois, il me tuait tout de suite après m'avoir massacrée ou si je ne rêvais pas de cela, je voyais des yeux rouges partout, comme si j'étais surveillée en permanence. J'eus encore des frissons et la chair de poule était très visible sur mes bras. Je frotta mes bras vigoureusement afin de faire disparaître les frissons que j'avais. J'évita de le regarder de peur qu'il ait vu que j'avais frissonné simplement à me remémorer des choses. Je le vis, par contre, fouiller dans ses poches et je regarda sa main avec intérêt. Qu'est-ce qu'il avait dans son manteau ? J'eus ma réponse lorsqu'il sorta une paire de lunettes soleil et qu'il se les glissa sur le nez. Que faisait-il ?
Je releva ma tête, sans vraiment m'en rendre compte et je le dévisagea. Pourquoi faisait-il cela? Je réalisa qu'avez toutes ces questions, je ne l'avais pas lâché des yeux et je le regardais sans aucune gêne. Étais-ce à cause des lunettes? Je ne voyais plus ses yeux rouges et j'avais l'impression que je me sentais mieux, beaucoup mieux. Par contre, il restait toujours un homme pour moi. Je pouvais le regarder, mais je ne me sentais pas à l'aise pour autant.

Un serveur arriva, ENFIN, à la table. Il semblait complétement paniqué! Nous étions deux alors, ça me rassurait de voir que je n'étais pas la seule à avoir peur de ce vampire.

- Prends la commande de mademoiselle, elle a très faim.

-Je lui apporte donc le menu et…

-Non ! Tu lui apportes tout ce qu`elle voudra, peu importe ce qu`elle voudra! Compris?

J'assista à cette échange sans vraiment vouloir y être. J'avais beau détesté les hommes, dont ce serveur, mais j'avais peur pour lui. Le vampire lui hurlait dessus et c'était à cause de moi. J'avais faim, mais j'aurais pu attendre encore un peu ... Ce n'était pas quelques minutes qui allait me faire mourir. Non? Je me rattatina dans ma chaise, me sentant très mal à l'aise. Lorsque le serveur se dirigea vers moi, pour prendre ma commande à la demande du vampire, je me raidis. Il était trop proche! Je voulais qu'il me laisse de l'air. Je n'aimais pas sa proximité, mais lorsque j'allais vraiment paniqué, le serveur fut arrêter dans son élan lorsqu'il fut attraper par le collet.

- Non, tu restes à côté de moi. Je ne commande rien, mais personne appart moi à le droit de l`approcher.

Je n'étais pas vraiment rassurée de cette phrase dite au serveur. Ok, j'avais la paix des autres serveurs qui soit dit en passant était tous des hommes ... Voulez vous bien me dire où sont les femmes ici merde?! Le serveur finit par reculer et sortir son calepin. Je n'avais aucune idée du menu et cela me rendit nerveuse. Si je commandais quelque chose qu'il n'avait pas au menu ? Je voulais le menu moi ! Qu'allais-je commander ? J'étais jamais venue dans ce restaurant ... Que voulais-je manger après toutes ces cochonneries que j'avais mangé dans les rues ? Mon plat favoris était les pâtes, sans hésitation. J'adorais cela, mais je n'avais aucune idée s'ils en servaient. Je jetta un regard aux autres tables et je trouva une client qui mangeait un spaguetti. Victoire ! D'une voix tremblante, je lui annonça ce que je désirais manger.

- Linguine alfredo avec brocolis s'il-vous-plaît ...

Je vis le serveur prendre en note ma commande et il partit aussi vite qu'il était arrivé. Juste à l'idée de manger des pâtes alfredo, mon ventre gargouilla. Ce que ça allait être bon ! J'en voulais un gros plat pour que je puisse en manger jusqu'à avoir mal au ventre ! À cette pensée, je souris malgré moi. Cela faisait longtemps que j'étais excitée de manger un repas.

- Je sais que tu dois me détester et avoir envie de me fuir, mais je suis la personne en qui tu peux avoir le plus confiance dans cette ville. Les autres vont avoir pitié de toi, mais pas moi. La pitié conduit inévitablement au cœur et les humains font toujours la même erreur avec le leur. Je ne te dis pas de tous les éviter, mais leur pitié va te nuire plus que de t`aider. Moi je suis ton allié sans âme et si tu le veux bien, je te protègerais de ceux qui voudront t`enfermer dans une cage et oublier qui tu es réellement.

Je releva la tête et je le fixa. Je n'avais aucune idée comment réagir et quoi dire face à ces paroles ...

- eu ... ok !?! fut la seule chose qui parvint à sortir de ma bouche. Il était vraiment bizar et je ne savais pas si je devais lui faire confiance ou pas.

Je ne pu retenir un petit rire cute quand elle me sortit sa réponse. Ouais, cute, c`était le mot. Je ne savais pas comment décrire mon rire qui n`était pas méchant, pas menaçant et encore moins joyeux. Non, c`était un rire bizarroïde. Je souris ensuite à cette petite qui me regardai encore avec des yeux surpris par mon presque monologue sur la pitié. Ouais, ça m`arrivais souvent ça de sortir des trucs non réfléchis qui au final ne voulait strictement rien dire. Ça ressemblait presque à des morales de biscuits chinois mes commentaires. Watson et le reste de mon clan avait pris l`habitude de ça et ne réagissait même plus, mais Liz, elle ne savait pas que je pouvais faire des choses aussi stupide. Et c`est pas comme si je l`avais voulu, ça me venait tout naturellement et je réalisais seulement après que j`aurais mieux fait de me la fermer. Elle avait commandé une chose que je ne connaissais pas. Ça avait un nom Italien. J`avais vécu toute ma longue existence en Ukraine et là-bas, il n`y avait pas de Lamguipi chose. Je ne savais donc vraiment pas ce que cet handicapé de serveur allait lui ramener. Mais j`espère qu`elle allait aimer, sinon j`allais me faire un plaisir de saccager tout ce restaurant et d`en bouffé tout les occupants… à l`exception de ma charmante compagne de table qui n`étais toujours pas à l`aise. Au moins, elle avait recommencé à me regarder dans les yeux depuis que j`avais mis mes lunettes de soleil préféré. Enfin! Elle me fixait parfois, mais ça ne me dérangeait absolument pas. Au moins elle n`était plus en train de compter les motifs du carrelage. Je me remis à contempler le menu, euh, je veux dire, à regarder la clientèle. Un homme en veston cravate me dévisageai. Il regarda mes lunettes je crois. Il n`était pas surpris parce que je les portais à l`intérieur, non, je l`entendis dire à ça femme le prix de ce que j`avais sur le nez. Ouais, je sais petite merde que ces trucs là valle entre cinq mille et cinq-cent-deux mille dollar la paire! Seigneur, comme si c`était beaucoup! Arrête de me regarder comme ça ou sinon je t`arrache les yeux et je les mets dans la soupe de ta femme! Tout mon corps était crispé, près à bondir lorsque l`homme détournai enfin le regard de moi. Peureux! Je me détendis et me rendis compte que Liz ne m`avais pas quitté des yeux. Elle avait donc vue toute la scène, incluant le fait que j`avais agrippé la table, près à la lancer sur l`humain à l`autre bout. Fuck! Euh… Je lui fis un petit sourire rassurant mais il était si faux. Je sentis son petit cœur manquer un bon lorsque je bougeai sur ma chaise. Wow, tu es beaucoup trop tendu toi! Que faire? Sortir une phrase de biscuit chinois? Ne rien faire? La dévisager jusqu`à ce qu`elle meurt d`une crise cardiaque? Ne rien faire? Aller tuer cet homme qui venait de tout gâcher? Ne rien faire? Ouais, prenons cette option. Je choisi donc de ne rien faire. Mais ne rien faire, c`était vraiment ennuyeux. Pourquoi c`était aussi long! Les cuisiniers faisaient quoi au juste? Ils prenaient un bain de groupe dans les limagani? J`avais subtilement tourné mon regard vers les cuisines où j`attendais que quelqu`un y entre ou y sorte. Je vis enfin mon handicapé y entré. J`attendis. Le bruit dans les cuisines m`indiqua qu`on lui avait donné un truc à aller servir. Je fixai la porte. Il sortit avec… une salade! Quoi, mais c`est une blague ça!? Bande d`herbivore! Une salade! Je n`en revenais pas. Je suivis le serveur des yeux qui alla donner le plat à une grosse femme. Je me mis à rire tout seul. C`était une obèse qui avait commandé ça, elle dont le sang était tellement bourré de cholestérol que j`aurais pu engraisser de vingt livres en la mordant. Je soupirai bruyamment. Que les humains sont ridicules! Je ramenai mon attention vers la petite qui avait encore vue ma façon d`agir. Mais merde, est-ce qu`il va falloir que j`enlève mes lunette dans sa face pour qu`elle arrête de se traumatiser au cinq secondes? J`haussai un sourcil, ce qui se vis malgré ce que je portais sur le nez et j`entendis alors le serveur entrer de nouveau dans les cuisines. Je ne me retournai pas. Je m`installai plutôt confortablement sur ma chaise en mettant mes pieds sur la chaise la plus proche. Comme nous étions dans un endroit public, je gardai un peu de respect et laissai mes pieds bien caché sous la table. Mais ma position ne devait pas plaire à ces riches. J`en était un riche moi et je n`abaissais pas les autres sans arrêt en les regardant de haut… mauvaise exemple. Le serveur sortis des cuisines et ses petits pas agaçant s`approchèrent de nous. Il s`arrêta à côté de moi et me regardai. Moi je contemplai les lumières au plafond. Je lui fis un signe et il déposa le plat tout près de moi avant de le pousser lentement vers Liz. Il détala ensuite comme un lapin. J`entendis Liz approcher d`avantage sa commande. Je regardai toujours ailleurs lorsque l`odeur de ce qu`elle commença à manger me parvins. Je ne connaissais pas vraiment ces arômes, même si je les avais sentis un peu en cuisines, tout à l`heure. Malgré tout, ça ne sentait pas assez bon pour que je lui jette un regard. Le plafond était vraiment intéressant à regarder. Le serveur revins avec un bol à pain et un verre de quelque chose, surement de l`eau, qu`il lança presque sur la table avant de repartir. Euh… Tu es en retard, abruti! Il me faisait du vent et ça me tapais sur les nerfs, mais je ne lâchai pas ce que je regardai des yeux. Liz mangeai à un rythme rapide, mais pas trop quand même. Une chance, sinon elle se serrait étouffé. Lorsque je finis par la regarder, je remarquai qu`elle avait tout mangé. C`était pourtant une grande assiette et le bol à pain était énorme. Je lui fis un petit sourire, alors qu`elle me rendit mon regard. Je ne sais pas pourquoi, mais elle s`était calmé. Peut-être est-ce le fait d`avoir mangé ou bien c`était que je l`avais ignoré, involontairement bien sûr, ce qui lui avais permis de se nourris sans que je la regarde. Je ne savais pas trop en fait, mais je lui souris comme un grand frère souris à sa petite sœur lorsqu`elle est heureuse. En regardant son assiette vide, je lui dis, un peu dans la Lune :

-Un dessert?

Ma voix était très calme et même mielleuse. Beurk, oui, je sais!

Bizarre ... C'était le seul mot qui me venait à l'esprit lorsque je regardais ce monsieur, ce vampire. Je n'avais aucune idée de comment il pouvait s'appeler, mais tout ce que je savais c'était qu'il était vraiment un drôle de type. Il me donnait des frissons dans le dos à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour parler ou tout simplement lorsqu'il osait bouger. Il était encore plus bizarre suite à ses dernières paroles ... Qu'est-ce qu'il racontait ? En voyant ma réaction, il avait rit et maintenant, il afficha un sourire en coin. Son rire avait quelque chose de bizarre ! IL ÉTAIT CARRÉMENT BIZARRE CE TYPE ET JE COMPRENAIS RIEN À SES INTENTIONS !!!! J'étais totalement paumée, mais je ne voulais pas le montrer, car ça ne ferait que m'apporter des ennuis. Je me contentais d'afficher un air neutre sur mon visage ...

Je m'adossa donc à mon dossier de chaise et je ne le quitta pas des yeux. Depuis qu'il avait mis sa paire de lunettes, cela m'avait donné un certain contrôle de ma peur ... Je dis bien, un CERTAIN contrôle. J'étais toujours aussi apeurée, mais un peu moins qu'au départ. Je lui lançais, parfois, des regards à sa dérobée comme pour mieux me rassurer. Par contre, après quelques secondes, je me surpris à le fixer. C'était plus fort que moi! Ordinairement, j'aurais baissé les yeux, mais je continuais à le fixer comme si j'essayais de comprendre ce qu'il était, comprendre ses réactions ou ses manies. À y penser, il me fichait vraiment la trouille, mais en même temps, non ... Il me donnait à manger, me parlait relativement gentiment et il me posait des questions comme s'il s'intéressait à ma vie ... De plus, j'avais remarqué qu'il semblait me protéger des autres personnes ... En particulier des autres messieurs ... En fait, je lui étais reconnaissante qu'il m'éloigne de tout ce qui pouvait s'appeler homme, monsieur, gars, garçon ..., mais je me sentais quand même oppressée ..., prise au piège à ses côtés. J'avais l'impression qu'il allait me garder juste pour lui et après m'éloigner des autres pour me faire encore plus de mal !

Secouant la tête légèrement, afin de m'enlever ses pensées négatives de la tête, je reportai mon attention sur lui. Il avait arrêté de me regarder et il avait reporté son attention sur les personnes qui nous entouraient. J'avais la drôle d'impression qu'il voulait tous les bouffer et les vider de leur sang. Il était tout raide, crispé et semblait à crans, comme s'il allait se lever et foutre le bordel au moindre mouvement. À cette pensée, ce fut comme une douche d'eau froide qui s'abattit sur moi. Je frissonnai en imaginant la scène et le carnage qu'il pouvait bien faire dans cette pièce, et ce, en quelques petites secondes. Eurk, écoeurant ! Il me surprit à le dévisager, encore une fois, mais je soutins tout de même son regard. Il m'adressa un sourire et cela eut le réflexe de me déstabiliser. Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre ce que ce sourire voulait bien dire. Il eut un mouvement sur sa chaise et je sentis mon coeur s'affoler. Ça y est ! Il craquait et allait manger tout le monde dans cette pièce, moi inclus ! Je fermai les yeux, instinctivement, avec force attendant le coup fatal.

Après quelques secondes, j’osai ouvrir les yeux, voyant qu'il n'y avait pas eu de mouvement et de bruit. Il était toujours assis face à moi ... calme. Mais qu'est-ce qu'il foutait ? Il y a quelques secondes, il était sur le point d'arracher la table tellement il l'a tenait fortement. BIZARRE !!!!!!!!! Bref, je remarquai que son regard était porté vers les cuisines. C'est vrai que le temps était énormément long. Ce n'était pourtant pas bien compliqué de faire des pâtes! Maman les faisait en trente minutes et là, j'avais l'impression que cela faisait des heures que j'avais commandé et que j'étais en présence de ce carnivore prêt à pêter un câble et manger tout ce qui était constitué de sang !

Je le fixais toujours et décida de suivre son regard. Il était concentré sur le pauvre serveur de toute à l'heure. Lui, il allait pêter du coeur avant la fin de la soirée. En fait, nous étions deux à être destinés à mourir du coeur ce soir. Par chance, le mien s'était calmé, mais il semblait toujours sur les nerfs à l'idée de voir le vampire faire un mouvement. Il était tellement figé sur sa chaise qu'au moindre faux mouvement, cela déclenchait des battements erratiques à mon pauvre petit coeur. Soudain, il se mit à rigoler tout seul, et j'allais encore émettre le commentaire qu'il était complètement bizarre, avant de voir que le serveur se dirigeait vers une grosse madame en lui apportant une salade ... Elle devait être au régime alors. Pauvre dame! C'était triste à voir ... être au régime, cela devait être la pire chose qui existait dans ce monde. Puis, enfin, le serveur se décida de m'apporter mon repas. Je jetai un regard à mon «copain» de table et je vis qu'il se mit à l'aise ... Je détestais me faire regarder lorsque je mangeais et c’est ce que plusieurs personnes faisaient en ce moment. Ils dévisageaient tous le vampire comme s’il avait quelque chose de mal. Il est vrai qu’il avait ses pieds sur la chaise, à côté de moi, mais pourtant ses souliers étaient cachés sous la nappe … Mais au diable! Je me moque que tous me regardent! Je me meurs de faim alors les caprices, on les oublie pour ce soir. Le serveur déposa le plat devant le vampire et me le poussa comme si j'avais la peste ... J'aimais mieux qu'il croit ça, en fait, j'étais sure de ne pas me faire harceler. Il ne demanda pas son reste et pris ses deux jambes à son cou pour déguerpir le plus vite possible en cuisine.

Baissant le regard vers mes pâtes, j'eue un sourire. Huummmm ce que ça sentait bon! J'eue l'eau à bouche immédiatement. Je lança un dernier regard vers mon voisin d'en face et voyant bien qu'il ne me porta aucune attention, je pris la fourchette dans ma main droite et j'attaqua le plat sans hésitation. Dès que la première bouchée atteignit ma bouche, ce fut l'extase ! ENFIN DE LA BONNE BOUFFE !!! Je me cala dans mon siège et j'engloutie carrément mon plat. Le serveur m'apporta du pain et un verre d'eau et je lui adressai un faible sourire. Je trempa mon pain dans la sauce et sans vraiment m'en rendre compte mon plat était terminé et j'avais tout mangé le pain. Woww ! Je crois n'avoir jamais autant mangé de ma vie. Le vampire se décida à me regarder, de nouveau, et il me fit un sourire. Bah oui ! J'ai tout mangé et alors ?! Je m'étais adossée et je flattais mon ventre. Enfin, il était rempli et il ne semblait pas se plaindre pour une fois. J'étais sereine et calme. Ce que j'étais bien à l'instant même. Je me foutais d'avoir un monstre sanguinaire comme voisin de table, j'étais juste heureuse d'avoir mangé à ma faim pour une fois. J’eue encore droit à un sourire de sa part avant qu’il ne m’adresse la parole d’un ton assez doux et agréable. Aucune peur ne me vint lorsqu’il m’adressa la parole.

- Un dessert?

- De la glace au chocolat ! M’exclama je avec un sourire de plaquer au visage. Puis, prenant compte de la situation, je me questionnai.
Est-ce que je veux un dessert ? Est-ce que j’avais encore faim? Soudain, je réalisa la chose que j’aurais dû réaliser au tout départ ... Je n’avais pas les moyens de me payer ce repas et encore moins, d’y ajouter un dessert à la facture. Je sentis mes joues rougir d’elles mêmes … Qu’allais-je faire ? Je me rappelle qu’il m’ait dit qu’il allait m’amener dîner, mais est-ce qu’il avait l’intention de payer ?

- Eu … c’est que … je n’ai pas vraiment … les moyens … de payer … en me frottant le bras mal à l'aise.

Elle avait tout engloutit et je savais qu`elle avait aimé. Ça se voyait juste à son comportement puis à sa réponse à ma proposition. De la glace au chocolat? Alors c`est ce qu`elle aura. Je me tournai sur ma chaise pour chercher des yeux le serveur. Il était où celui là! C`est là que j`entendis Liz me dire, apparemment très gêné, qu`elle ne pouvait pas en prendre parce qu`elle n`avait pas les moyens. C`était quoi cet argument de merde! Je la regardai sans comprendre. Je lui avais dit non que je l`invitai. Je creusai ma mémoire un moment. Ouais, je lui avais clairement dit, ben ça m`avait paru clair à mes oreilles. Je lui ai dit! Je m`en rappelle parfaitement! Comme elle avait l`air sérieusement ennuyé, je la regardai gentiment et lui dit avec un peu de joie dans ma voix :

-Tu n`auras pas à payer quoique se soit. Je te l`ai dis, c`est moi qui t`invite. Prends tout ce que tu veux, peu importe le prix. Si tu veux te commander un mois de bouffe, alors vas-y!

J`avais inconsciemment sorti mon bras droit de sous la table et relever doucement son menton pour qu`elle me regarde. Elle avait du sentir ma peau froide contre la sienne, ce qui me fis regretter trop tard mon geste. Alors je retirai lentement ma main et la remis à sa place. Plus sérieusement, je lui fis un autre sourire qui se voulait rassurant et lui dis :

-Avec tout ça, je ne me suis même pas présenté. Je m`appelle Volodymyr. Je sais, c`est un nom étranger. En faites, je suis un ukrainien et… tu t`en fou de toute façon, pas vrai.

Je ne voulais vraiment pas qu`elle soit ennuyé par ce que je dis. Déjà que je l`avais touché et que, connaissant ses précédentes réactions à de tels comportements, elle doit surement me détester encore plus à présent. Le serveur n`était toujours pas là. Grouille saleté de vermine! Je ne savais pas pourquoi tout d`un coup je voulais partir loin d`elle. Aussi vite que possible. Quand je ne la connaissais pas et que elle ne me connaissait pas, faire passer mon geste pour de la simple charité était facile. Mais là, elle me rendait trop gentil! Beurk, ça m`énervait! Je ne voulais pas être comme ça! C`était horriblement dégueulasse que d`être sympathique comme les végévampires! Mais c`était plus fort que moi, quand je la voyais comme ça, gêné et presque triste de devoir arrêter son désir, je ne pouvais faire autrement que de… Ah mais ta gueule, grosse mauviette!!! Je me callai dans ma chaise avec impatience et recommençai à chercher mon handicapé. Il finit par sortir des cuisines et je lui fis un grand signe presque menaçant. Il s`arrêta et hésita, mais il finit par venir. Bon garçon, comme ça tu ne crèveras pas ce soir! Lorsqu`il fut à côté de moi, il aperçu le plat vide et le ramassa avec précaution. Il dit à Liz :

-Bien mangée, madame?

Je me fâchai et lui grognai :

-C`est à moi que tu parles, pas à elle!

Il bredouilla des excuses mais je le coupai et lui dis, d`un ton très menaçant :

-Apportes lui une glace au chocolat! Grouille!

Il ne demanda pas d`explications et déguerpis. Je le regardai un moment avec un regard dégouté. Ce que les humains peuvent être répugnants avec leur manière de ses dandiner! Et moi je bouffais cette merde! Je tournai mon regard vers Liz qui, au lieu de sembler effrayer par moi, avais plutôt l`air… Je ne savais pas comment le décrire. Elle avait sorti de sa coquille on dirait et s`affirmais enfin d`après la légère colère que je voyais dans ces yeux. Je lui fis un grand sourire moqueur. Désoler la petite, je ne suis pas une personne poli moi! Je suis un monstre et je n`ai pas peur de le montrer! Tu vas l`avoir ton dessert et toute ta bouffe humaine répugnante, alors arrête de me faire ces yeux là! Je la regardais toujours avec un je-m`en-foutisme complet. Elle ne me faisait pas peur et même si elle avait décidé de me tenir tête, elle allait voir qu`on ne jouait pas longtemps avec moi. Le serveur fut de retour très rapidement et lui déposa son bol de glace au chocolat à la hâte en évitant de me regarder. Il avait mis une jolie petite cuillère et des bonbons multicolores sur le dessus. Dans ma tête, j`étais mort de rire. Aller, mange, petit bébé! C`est ce qu`elle fit, même si elle continuait toujours à me regarder différemment que son habitude. En faites, la voir ainsi différente, plus elle-même, moins coincé par sa peur me faisait bien rire. Je ne lui montrai pas et restai neutre, mais je me foutais de sa gueule en silence. Non, mais il faut me comprendre, elle avait quoi, 8 ans? Ce ne sont que des caprices ces petits yeux colériques. Maintenant qu`elle a eut du bonbon, elle n`est pas contente et veut me piquer une crise. En la voyant manger et aimer ça, je ne pu par contre pas m`empêcher de me dire qu`elle était heureuse. Que même si elle vivait dehors depuis quelques temps, elle avait trouvé un peu de bonheur grâce à moi. Ah non, merde, ne redeviens pas une maman gâteau!! J`avais arrêté de la regarder un moment et je sentis qu`elle apprécia mon geste. Bon oui, on est deux dans ce cas, petite! Je regardai la table d`à côté en espérant qu`elle allait se dépêcher de finir pour qu`elle puisse enfin me foutre la paix!

Frottant toujours mon bras avec vigueur, je levai timidement mon regard vers le vampire afin de voir sa réaction, et ce, tout en gardant la tête baissée. Comment allait-il réagir face à mon commentaire? Peut-être allait-il être fâché et me crier dessus ou il allait être clément et ne rien faire? J’avais vraiment été stupide sur ce coup là! J’étais totalement gênée de mon comportement et j’avais l’impression de profiter de lui. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt? … Il fallait croire que j’étais beaucoup trop apeurée pour le contredire et que je m’étais sentie obliger d’accepter sa proposition dans la ruelle … Je me rappelais très bien qu’il m’avait dit qu’il m’amenait manger, mais rien ne me disait qu’il allait payer la facture. Non?

Après plusieurs secondes à me gratter, je sentis un léger picotement à la grandeur de mon avant-bras. J’étais tellement nerveuse que j’avais le bras couvert de plaques rouges. Ces plaques apparaissaient lorsque j’étais stressée, mais là, elles étaient apparues à force de malmener mon bras avec mes ongles. Je pouvais voir les rayures que mes ongles avaient laissées sur mon bras rougis. Je stoppai donc mon manège et je croisai mes mains ensembles pour les empêcher de continuer.

Reportant mon regard sur le vampire, je vis qu’il m’observait et qu’il avait un drôle d’air sur le visage, comme s’il ne comprenait pas ce que je lui racontais. Pourtant c’était très clair ce que je lui disais ! Je n’avais pas l’argent !!! Point, barre! Qu’est-ce qu’il avait à me regarder de la sorte ? J’avais quelque chose entre les dents ou sur le nez ? Son expression faciale changea soudainement et il m’adressa la parole avec un timbre de voix qui me déstabilisa encore une fois.

- Tu n`auras pas à payer quoique ce soit. Je te l`ai dis, c`est moi qui t`invites. Prends tout ce que tu veux, peu importe le prix. Si tu veux te commander un mois de bouffe, alors vas-y!

Ok ! Au risque de me répéter, il était carrément flippant et bizarre ce mec! Il pouvait passer d’une émotion à une autre, et ce, en quelques secondes à peine. Par moment, il pouvait afficher un air neutre ou carrément blasé et après, il pouvait paraître en colère et vouloir tout arracher et détruire sur son passage. Puis, je ne sais pas si c’était mon imagination, mais quelques fois, il affichait un sourire sincère et il me semblait gentil. Oui, gentil ! En fait, c’était cela qu’il venait de faire à l’instant. Il venait d’être gentil. Il venait de me dire que je pouvais dévaliser le restaurant, si je le voulais, que c’était lui qui payait au final! Évidemment, il ne l’avait pas dit dans ses mots, mais pour moi, prendre de la nourriture pour un mois, c’est vidé le restaurant en entier!

Sans m’avertir, il sortit son bras de dessous la table et avança sa main vers moi. Je sentis ses doigts venir se glisser sous mon menton et m’obliger relever la tête et à la regarder. Sans crier gare, je me reculai le plus loin possible de lui comme s’il m’avait brûlée et je m’appuyai sur mon dossier afin de mettre le plus de distance entre lui et moi. Il venait vraiment de me toucher. Il avait osé mettre un contact physique entre lui et moi. Je sentis des tremblements parcourir mon corps en entier. Comme pour me protéger, j’enroulai mes bras autour de ma poitrine et je ne le lâchai pas des yeux. Je n’aime pas cela, mais vraiment pas. J’avais le goût de partir et courir pour pleurer dans mon coin seule et surtout pour me libérer de lui. J’essayais tant bien que mal de ne pas laisser de larmes coulées sur mon visage. Mon menton se mit à trembler et je sentis au coin de mes yeux de larmes qui se refusaient toujours de couler. Je le haïssais de plus profond de mon être! Il m’avait semblé gentil en m’offrant à manger et à payer la facture. J’avais mis l’image de lui tuant un humain de côté … Il m’avait parlé gentiment, mais en fin de compte, il était bien comme les autres hommes de cette planète. Ils n’étaient que des porcs et des idiots qui cherchaient qu’à faire du mal à plus faible que soi. Je pouvais encore sentir son touché sous mon menton, il avait les mains si froides. Juste à y repenser, des frissons me parcoururent le dos. Il avait retiré sa main lorsque je m’étais reculée et c’était mieux pour lui. Je n’aurais pas accepté qu’il garde sa main près de moi. J’étais complètement paniquée et je me fichais de ne pas recevoir cette glace, je voulais juste partir et retourner dans ma boîte au fond de cette ruelle.

Je lui lançai un autre regard et il afficha un autre sourire. Qu’est-ce que ce sourire signifiait ? Il était fier de l’état dans laquelle il m’avait mis!?! Pauvre con!

- Avec tout ça, je ne me suis même pas présenté. Je m`appelle Volodymyr. Je sais, c`est un nom étranger. En faites, je suis un ukrainien et… tu t`en fou de toute façon, pas vrai.

Tu as parfaitement raison mon cher Volo truc muche! J’en ai rien à faire de toi à part si tu m’annonces que tu t’en vas. Il était d’un autre pays, bah qu’il y retourne dans son pays! Je n’en avais rien à faire! Pour l’addition, je n’avais qu’à me sauver et je n’aurai rien à payer. De toute manière, tous avaient peur de ce monsieur alors ils n’oseraient pas négocier avec moi, de peur qu’il revienne probablement …

Revenant au moment présent, je vis qu’il se cala dans sa chaise et qu’il semblait chercher quelque chose. Probablement le serveur. Pauvre mec ! Moi, je flippais carrément face à ce vampire alors imagine ce pauvre serveur. Il ne devait pas être gros dans ses pantalons lui ! Malheureusement pour lui, il osa revenir vers la table où nous étions assis. En fait, il n’avait pas vraiment eu le choix de revenir vers nous, pas après le signe de menace que Vol truc muche lui avait fait. Moi, j’aurais carrément couru et ramper au sol pour revenir vers lui. Ce qu’il pouvait faire peur ce vampire! Normal, il était un vampire … mais bon … Qui a déjà vu un vampire gentil? Il ne fallait pas rêver non plus! Le serveur se planta près de notre table et ramassa mon assiette. Il me demanda même si j’avais bien mangé. Oui, j’ai bien mangé, mais je veux partir alors dépêches ! Sans que je puisse lui répondre, de toute manière, je n’avais pas envie de lui répondre … Bref! J’entendis un grognement qui fit froid dans le dos et je me retournai vers le vampire.

-C`est à moi que tu parles, pas à elle!

Le serveur se mit à baragouiner des paroles carrément incompréhensibles. Il essayait probablement de s’excuser … Même si c’était un homme, il me faisait pitié. En fait, je nous faisais pitié. Pourquoi ne partait-il pas ?

- Apportes lui une glace au chocolat! Grouille!

Je regardai le serveur déguerpir, comme s’il avait été piqué par quelque chose. J’aurais probablement fait la même chose. Pauvre type! Je reportai mon attention sur Vol chose. Il tenait quand même à me donner ce dessert … Cette soirée n’avait rien à y comprendre. Je remarquai que je m’étais décontractée, que mes larmes au coin de mes yeux avaient séché, que mon menton avait arrêté de trembler et que mes bras reposaient chacun de chaque côté de mon petit corps. Bon! C’était au moins cela! J’avais trop pris en pitié ce serveur que j’en avais presque oublié ma peur suite au touché de ce vampire. Je remarquai qu’il me regardait et je soutins son regard sans ciller. J’avais peut-être encore peur, mais je sentais en moi de la colère et de la pitié envers notre serveur. Il n’avait pas mérité cela lui. Qui penserais, que moi, Elizabeth Williams, allait prendre en pitié un homme, une fois dans ma misérable vie!?! Pas moi, en tout cas! Puis, il osa soudain me faire un sourire. Un putain de sourire qui voulait tout dire. Il se foutait carrément de ma gueule! De quel droit osait-il? Je fronça les sourcils et montra carrément que j’étais en rogne. Il me mettait hors de moi. Ce qu’il pouvait être chiant à la fin! En plus, d’être un gars instable (à cause de ses changements d’humeur aux trois secondes), il osait se foutre de moi. Je soutins son regard jusqu’à temps que le serveur se pointe le bout du nez avec ma glace au chocolat. Il avait mis des bonbons dessus et je ne m’en plains pas. Il avait eut une bonne intention en faisant cela et je lui adressai un petit sourire pour l’encourager à ne pas faire de crise cardiaque d’ici la fin de la soirée. Il retourna en cuisine aussi vite que d’habitude. Je plantai la cuillère dans la glace et je tournai mon regard vers mon voisin de face. Tout en mangeant ma glace, je lui lançais quelques fois des regards noirs. Il devait bien se foutre de ma gueule lui. De toute manière, je n’étais qu’une petite humaine faible au côté du grand méchant vampire. Il pouvait me tuer à tout moment, mais s’il avait voulu me tuer, il l’aurait déjà fait. Non? De toute manière, si j’avais à mourir ce soir, ce n’était pas bien grave puisque j’avais mangé un bon repas ce soir.

J’étais heureuse tout de même. Ma glace était succulente et cela me faisait penser à ma mère. Nous avions l’habitude d’aller manger une glace au chocolat à chaque samedi après être allées au parc ensemble. Je me revoyais courir autour des balançoires, en riant aux éclats, poursuivit par ma mère. Ce que je pouvais m’ennuyer de ces moments là.
Toujours dans mes pensées, je ne sentais plus son regard sur moi et je lui étais reconnaissante. Au moins, je pouvais manger tranquille et replonger dans mes souvenirs sans être dérangée par ce méchant monsieur. Lorsque je pris la dernière bouffée, je me reculai dans ma chaise et je croisai les bras sur ma poitrine. J’avais un certain regain de courage ou peut-être étais-ce un esprit suicidaire. J’avais l’intention de lui dire ce que je pensais sur lui.

- Merci beaucoup pour ce repas. C’est très gentil de votre part, vous auriez pu laisser faire, car vous n’y étiez pas obligé. Par contre, je trouve que vous êtes méchant avec ce serveur !

Je n’avais pas baissé mon regard et je le fixais sans aucune gêne. Il ne pouvait pas me tuer, j’avais ce drôle de pressentiment. Puis, qu’est-ce que cela changerait s’il le faisait? Je n’allais manqué à personne après tout.

Spoiler:

Je n`avais pas réagis quand elle était presque tombé en bas de sa chaise suite à mon touché. Là, maintenant que je la regardai et qu`elle me regardait, je repensais à la scène. Elle n`avait pas uniquement peur de moi. Le toucher, c`était ça qui lui avais donné envie de se projeter vingt mètres en arrière. Une personne lui avait donc déjà fais du mal par le passé? Cette simple pensée me révolta, mais me fit légèrement dévier en même temps. Je m`imaginai très bien ce qu`elle avait pu vivre, ayant été moi-même un jeune enfant malmener par tous. Pourquoi vous croyez que j`ai perdu confiance en tout ce qui bouge? Elle, c`était pareille, juste qu`au lieu de réagir par la violence et la rage comme je l`avais fais, elle réagissait par la peur et la fuite. Je sentais très bien qu`elle était excessivement mal devant moi. Est-ce pour ça que mon cerveau voulait partir loin d`elle, parce qu`elle me faisait trop penser à ce moi enfant faible et insignifiant que j`avais été? Merde, je ne suis pas psychologue, alors pourquoi je me torture comme ça? Et puis là, vint le moment où elle m`avait défié du regard. Oui, je dois avouer que me foutre de sa gueule avait été ma première réaction. Là, elle mange son truc froid. Il lui restait encore des regards révoltés qui cette fois, me firent détourner les yeux. Quelle situation bizarre! Je ne pouvais pas l`expliquer autrement que par un malaise généralisé. Cette petite avait décidément beaucoup trop d`influence sur moi. Comment arrivait-elle à faire ça au juste? Qu`est-ce qu`elle avait donc de si particulier? J`osai lui accorder un nouveau regard, même si mes yeux restaient fuyant à cause de l`effet négative qu`elle me causait la plupart du temps. Bon, elle vient de finir de manger sa glace au chocolat. Je m`attardai un moment sur le bol vide dont les rebords étaient tâchés par ce qui avait fondu. J`entendis alors sa voix qui m`était désormais familière. Je croisai son regard et l`écoutai en silence. Je n`eu aucune réaction à son commentaire. Non, je crois que j`avais passé l`étape de péter un câble à chacun de ces mots. Avais-je déjà eu cette réaction d`ailleurs avec elle, je ne m`en rappelle plus? Mais bon, je pris le temps tout de même d`y réfléchir. Le début était ok. Elle me remerciait gentiment en bonne fillette bien élevé qu`elle voulait me faire croire qu`elle était. Ensuite, elle a dit un truc différent. Non, je sais bien qu`elle a dit des mots différents, mais je veux dire qu`elle a changé de ton. Sa voix était devenu plus sur d`elle, plus brave et plus téméraire. Elle avait osé ajouter cela, je pouvais le sentir même si à présent je fixais le plafond. En regardant la lampe au dessus de nous, je lui dis, extrêmement détaché de la situation :

-Je sais bien que j`étais pas obligé de le faire. Mais si je l`avais pas fait, qui l`aurait fait à ton avis? Ce serveur que tu défends?

Ce plafond était vraiment super intéressant! Il me faisait un peu penser à celui dans un autre resto en Ukraine que j`avais vue un peu avant de partir. Wow, la coïncidence! Les Américains sont décidément vraiment très imbéciles! Copieurs aussi à en juger par l`architecture des lieux. C`est désespérant comme ce peuple est pauvre, dans tout les sens du terme! Je finis par baisser les yeux vers Liz qui elle, me regardait toujours. Une certaine curiosité, malgré ce malaise constant entre nous, me domina subitement. Je poursuivis donc ma réflexion de tout à l`heure en croisant mes bras sur ma poitrine :

-Tu sais, je ne lui ai pas fais de mal à ton serveur adoré. Je lui ai juste imposé des limites. Si je ne l`avais pas fait, il nous aurait sortis du resto et tu n`aurais jamais pu manger. Si je ne l`avais pas fait, il aurait pu entrer dans ta bulle et je sais a qu`elle point tu déteste ça. Si on ne fait pas ça avec les gens, c`est eux qui nous domine.

Bon, le biscuit chinois est revenu. Je trouvais mes paroles un peu plus claires cette fois, moins hors-contexte qu`a mon habitude lorsque je pars dans des réflexions poussées. Mais bon, mes paroles restaient tout de même très inutiles. Le serveur n`était toujours pas revenu pour reprendre le bol vide de Liz et nous apporter la facture. À en juger par la noirceur dehors, cela devait déjà faire une heure que nous étions assis là, moi à regarder et elle à manger. Je n`avais pas remarqué le temps passé, même si j`avais trouvé ce souper long par moment. Quelques personnes nous avaient quitté, dont le fameux gars qui m`avait fixé tout à l`heure. En faites, le resto s`était vidé de moitié et ce sans que je m`en aperçoive vraiment. Même là, mon cerveau enregistrait ces détails anodins alors que je restai toujours concentrer sur la petite. Je devais faire quoi là? Son repas était fini. Je devais donc théoriquement la laisser repartir dans la rue. Mais pourquoi faire ça au juste? Ma tête bouillonnait de questions. Je ne pouvais pas leur apporter de réponse. Et pourtant, je restai extrêmement calme à cela. Je devais juste être trop concentré par Liz qui elle aussi à ce moment là devais ce demander ce qui arriverais ensuite. Subitement, sans prévenir, ma bouche prononça ceci :

-Tu peux partir si tu veux.

Wow, minute papillon, tu fais quoi là! Maintenant, en lui accordant sa liberté, c`est sûr qu`elle va succomber à sa peur et partir en courant et en criant que je suis un monstre débile mental. On s`en fou. Ce fut du moins la phrase que je me répétais mille fois de suite en la regardant toujours, guettant à présent sa réaction.

Il était certain qu'en disant qu'il avait été méchant avec le serveur et qu'en plus, je prenais la défense de celui-ci, cela avait signé mon arrêt de mort. J'aurais dû me lever et m'enfuir afin d'éviter ce qui était inévitable, mais je n’en avais aucune envie, bizarrement. Je préférais rester sagement assise sur ma chaise, les bras croisés, à le fixer et pire encore, à le défier du regard. Si quelqu’un nous regardait, à ce moment précis, il était clair qu’il pouvait remarquer la tension qu’il y avait entre nous, le malaise était flagrant. Je sentais la rage montée en moi, car il semblait ne pas m’accorder aucune attention. Comme si ce que je lui avais dit lui passait six pieds par-dessus la tête. Je me rendis compte que cela m’irritait plus que cela le devrait et même, je me sentais carrément insulter de sa non réaction! Qu’est-ce qu’il pouvait bien m’arriver ? Je ne voulais pas attirer sa foudre pourtant, mais c’est comme si je le voulais aussi … Depuis que j’avais quitté la maison, je n’osais pas m’attirer d’ennuis et encore moins la colère de quelqu’un. Je voulais éviter cela à tout prix. Par contre, en ce moment c’est comme si je voulais qu’il réagisse, comme si je voulais le mettre en colère et je voyais bien que cela ne fonctionnait pas. Il passait son temps à éviter mon regard et ça me tuait. Comment je le savais qu’il ne me regardait pas? Aucune idée, puisque je ne voyais pas ses yeux à cause de ses lunettes, mais il passait son temps à tourner sa tête dans une autre direction que vers moi. La preuve, lorsqu’il m’adressa la parole, ENFIN, il fixait cette maudite lampe au-dessus de nous.

- Je sais bien que j`étais pas obligé de le faire. Mais si je l`avais pas fait, qui l`aurait fait à ton avis? Ce serveur que tu défends?

Je levai le regard, rapidement, afin de voir ce que ce plafond avait de si intéressant. Non, mais voulez vous bien me dire ce qu’il avait ce foutu plafond ? Ok, il avait des motifs et tout le tralala, mais rien d’excitant, merde ! Qu’est-ce qu’il avait de si particulier pour qu’il le regarde lui au lieu de moi ? Je me rendis compte que je respirais vite et fortement. J’étais fâchée, pas de doute, mais pourquoi? Je ne m’énervais à rien, habituellement. Et puis là, c’est comme si je voulais absolument qu’il me regarde, qu’il me donne un minimum d’attention … Je décida donc de me calmer, car je n’arrivais pas à comprendre ma colère soudaine et cela me faisait peur. Ce n’était pas moi cela! J’y comprenais rien. J’en avais rien à faire de ce Vol truc muche qui bouffe des humains!

Enfin, il se décida à reporter son regard sur moi et il croisa, lui aussi ses bras. Enfin, j’avais son attention et j’en étais trop satisfaite. Ça y est, je virais complètement débile … Qu’est-ce qu’il pouvait bien m’arriver? Je me rendis bien compte que je ne lui avais pas répondu à son commentaire, mais lorsque je vins pour lui dire ma manière de penser, il prit la parole.

- Tu sais, je ne lui ai pas fais de mal à ton serveur adoré. Je lui ai juste imposé des limites. Si je ne l`avais pas fait, il nous aurait sortis du resto et tu n`aurais jamais pu manger. Si je ne l`avais pas fait, il aurait pu entrer dans ta bulle et je sais a qu`elle point tu déteste ça. Si on ne fait pas ça avec les gens, c`est eux qui nous domine.

Ce qu’il pouvait m’énerver ! Soit il ne m’accordait pas son attention, soit lorsqu’il le faisait, il me sortait des réflexions d’adultes trop réfléchies. Je m’en contre fiche de ce serveur, j’en suis même reconnaissante à ce vampire de l’avoir écarté de moi, mais quand même … il y était allé un peu fort et c’est cela qui m’avait dérangé. C’est pourtant pas si compliqué non? Je soupirai, malgré moi et je m’autorisai à lui répondre ce que je pensais vraiment de cette conversation.

- Non, il est clair que ce serveur ne m’aurait pas laissé entrer dans ce restaurant pour m’offrir à manger … Je le sais très bien! De toute manière, je n'aurais jamais osé mettre les pieds ici puisque je n'ai rien de quelqu'un qui est capable de s'offrir un repas de ce genre. Par contre, ce que j’essaye de vous dire, c’est que vous y êtes allé un peu fort avec ce serveur ... Je pense qu’il a comprit qu’il ne devait pas m’approcher.

Malgré moi, je prenais la défense de ce serveur... C'était plus fort que moi! Oui, il était un homme et mon souhait le plus cher était qu'il brûle sur un bûcher, mais je pense qu'il ne méritait pas de se faire parler de la sorte. Aucun n'être humain ne méritait cela ... Je décroisa mes bras et les laissa tomber de chaque côté de mon corps en soupirant. Je pris mon courage et repris la parole.

- Je vous remercie de les avoir tous éloignés de moi ... je n'aurais pas toléré qu'ils m'approchent davantage ou me touchent. Je n’aime pas cela !

Des images de cette nuit me revinrent à l’esprit. Il était clair que j’avais essayé de le repousser et je l’avais même supplier d’arrêter, mais il n’avait pas lâché prise. Si j’avais été plus forte ou tout simplement, si je n’étais pas sortie de ma chambre ce soir là, peut-être que cette histoire aurait été bien différente … Perdue dans mes pensées, j’entendis que faiblement sa permission de pouvoir partir.

- Tu peux partir si tu veux.

Je reportai mon regard sur le vampire et je me rendis compte que je n’avais aucune envie de partir. Je m’étonna moi-même à ne pas vouloir partir en courant. Je me sentais bien en sa présence, à présent. Je virai vraiment débile, je le sentais. Il était un malade fou qui bouffait les humains et tuait sans scrupule! Qu’est-ce qu’il m’arrivait? Pourquoi je ne sentais plus ce sentiment de peur à son égard ? Il était si imposant et semblait si fort … Il pouvait me tuer au moindre mouvement, mais rien! Je restai là, les sourcils froncés, ne sachant pas trop comment réagir.

Je la regardais en silence. Je n`avais pas bougé. Elle n`avait pas bougé. Nous n`avions pas bougé même si je lui avais donné la permission de partir. Je la regardais avec étonnement. Wow, c`était vraiment bizarre tout ça. Je croyais, ben, j`avais cru qu`elle aurait sauté sur l`occasion pour s`enfuir et ne plus jamais vouloir rester près de moi. J`avais écouté ces paroles sans relever, étant trop perdu dans mes réflexions sur ce qui se passais. Je reconnu les pas du serveur qui passait derrière moi. Sans quitter Liz des yeux, je levai le bras pour appeler à moi notre serveur. Il ne se fit pas prier et déboula aussitôt. Il prit le bol de ma compagne de table que je regardais toujours en silence et il repartit vers les cuisines. Je savais qu`il nous amènera l`addition, ayant surement très hâte de nous voir débarrasser le plancher. Je la regardai toujours. On aurait dit que j`attendais qu`elle fasse ce que je croyais qu`elle ferait. J`étais sur de mon coup alors j`attendais. J`avais à ce moment là une patience et un calme que je ne me connaissais pas. Ma respiration était régulière, bien que inutile. Toujours pas de mouvements en vue. Ça commençait à être ridicule. Elle attendait quoi au juste? Que je la tue? Le serveur revint vers nous avec une démarche rapide. Il me déposa le calepin qui contenait la facture. Je ne l`ouvris même pas et sorti machinalement deux billets de cent de ma poche que je tendis au serveur, sans quitter la petite des yeux. Il hésita à prendre l`argent, alors je forçais les choses en lui mettant directement dans les mains. Il du sentir ma peau fraîche car il sursauta avant de repartir de plus belle. Bon, une bonne chose de faite. Il ne restait plus qu`elle. Bon sang, ce que l`ambiance était lourde entre nous. En ayant marre de la dévisager et d`attendre, je me levai sans prévenir et me mis à marcher à un rythme humain vers la porte d`entrée. Les autres clients se mirent à me suivre du regard mais je me foutais totalement d`eux. À vrai dire, je me foutais de tout. J`entendis des petits pas derrière moi. Ah, mais tu fais chier toi! Pourquoi j`étais incapable de lui piquer une crise pour qu`elle parte en courant et en criant! Je sortis du restaurant et, débile comme j`étais, je lui ai même tenu la porte pour qu`elle sorte la première. Une fois à l`extérieur, je regardais l`obscurité avec un regard absent. Je me mis à faire quelques pas vers la droite, mais je l`entendis remuer nerveusement. Elle devait hésiter et se demander si elle devait me suivre ou pas. Je la regardais de nouveau. Que faire à présent? J`arrêtai de réfléchir et mis ma main dans mes poches avant d`en sortir une liasse d`argent. Il devait bien y avoir cinq mille en tout, je ne me rappelais plus, peut-être un peu plus. Je fis deux pas vers elle et Liz me surpris en ne reculant même pas. Je me penchai vers elle doucement pour ne pas lui faire peur et je lui tendis l`argent. Évidemment, elle ne le prit pas. C`était évident qu`elle refuserait un pareille cadeau. Mais moi je n`en avais pas besoin de tout ça, alors j`insistai et lui dis, avec une voix pas assez menaçante :

-Prend-les!

Elle hésita toujours, mais je tenais bon. Je ne voulais pas lâcher le morceau, c`était moi qui gagnerait au final, je le devais. Dieu merci, même si elle semblait vouloir vomir dessus, elle prit l`argent dans ses petites mains. Ensuite, je me sentis si soulager et si léger. J`avais reculé et, la regardant une dernière fois, je m`enfuis à la vitesse de l`éclair. Ces yeux, surtout comme nous étions dans le noir presque total, avait du ne rien voir, mais j`étais en effet déjà loin d`elle. D`ailleurs, plus je m`éloignai et plus je me sentais mieux. Sa présence me perturbais beaucoup trop, je devrais l`éviter à l`avenir…