La fin de semaine arrivait à grand pas et nous avions décidé d'aller faire une petite virée à Port Angeles pour faire quelques achats. Au départ, c'était Alice et Rosalie qui comptaient aller faire les magasins dans la ville, mais je m'étais joint à elles lorsqu'elles m'avaient invitée, n'ayant rien de mieux à faire. Bella avait aussi été invité, mais elle avait poliment déclinée l'offre, comme je m'attendais qu'elle fasse. Je lui ramènerais un petit quelque chose, ou Alice s'en chargerait. Alors que je démarrais ma Mercedes dans le garage, Alice arriva et me dit qu'elle ne pouvait pas venir, Jasper voulait aller chasser et avait besoin d'elle. Comprenant, je l'avais laissé partir avec son mari. Je n'allais tout de même pas m'opposer. Et puis, un petit week-end avec Rosalie ne me ferait pas de mal non plus. J'attendis la belle blonde qui arriva quelques secondes plus tard. Alice lui avait déjà expliqué la situation et elle était prête à aller à Port Angeles quand même. Nous embarquâmes donc dans la voiture et en moins de quelques minutes, nous fûmes sur l'autoroute. Je n'avais pas l'habitude de conduire vite comme les autres membres de ma famille. Je profitais du plaisir de conduire, voyant la route défiler sous mes yeux, n'étant aucunement pressée. En environ une heure, la voiture roulait dans les rues de la ville. Je me garai non loin de l'artère principale et nous sortîmes toutes les deux. Le temps couvert était parfait pour ce genre d'escapade. J'attrapai ma fille par le bras et nous commençâmes notre séance shopping, espérant trouver quelque chose pour nos hommes, ainsi que Bella et Alice. Tout en marchant, nous discutions du temps et de nos vies, racontant des anecdotes et puisant dans les souvenirs. Cela me faisait merveilleusement du bien de passer un moment avec Rose, en dehors du cocon familial. Je regardai les vitrines qui se présentait à nous et en trouvai une qui me sembla particulièrement attirante et je décidai d'y entrer, entraînant la belle blonde avec moi. Je trouvais drôle de me promener avec Rosalie, voyant toutes les têtes se tourner sur son passage. Certes, j'en faisais tourner certaines moi aussi, mais jamais autant que ma fille. Elle dégageait quelque chose qui rendaient jalouses toutes les femmes et qui faisaient rêver les hommes.
Bref, entrée dans la boutique, j'allai voir de mon côté, Rosalie du sien. La boutique n'était pas très grande, mais elle proposait tout de même une panoplie de vêtement. Fouillant dans les rangées, je sortis une jupe ainsi qu'un chemisier violet, les trouvant exquis. Je jetai ensuite un coup d'œil vers ma fille, qui semblait toujours absorbée par les vêtements. « Tu as trouvé quelque chose ? » Je m'approchai d'elle, regardant ce qu'elle était en train de regarder.

Nous étions la fin de la semaine. Vendredi pour être plus exact. Nous, les femmes Cullens, avions décidés de faire les boutiques à Port Angeles. Au commencement, Alice était venus me chercher pour que nous le fassions ensemble, et Esmé s’était jointe à nous. Puis la folie nous avait gagnés avec Alice, et nous avions décidés d’y aller avec toute la famille. Bien sur Carlisle préférait rester sur Forks, et travailler. Emmett avait rigolé quand je le lui avais proposé ce qui lui avait valu un froncement de sourcils de ma part. Jasper avait prévu de chasser, mais des années de self-control sur ses propres sentiments, (bien plus que mon ours) avait fait que l’ombre d’un sourire avait passé sur son visage à l’annonce de la nouvelle. Si bref, que l’on aurait pu presque imaginer ce sourire. Puis par politesse, j’avais demandé à Bella, elle avait décliné l’offre prétextant des devoirs d’université important et complexe, ce qui me fit lever les yeux au ciel.

J’étais en train de prendre ma veste quand Alice me vint me voir pour nous annoncer que finalement elle ne viendrait pas avec nous. Jasper allait chasser, et il voulait qu’Alice l’accompagne, il avait besoin d’elle. J’hochai la tête, signe que je comprenais parfaitement bien la situation. Moi-même, cette semaine, avait eu quelque difficulté avec un humain à l’odeur du sang particulièrement appétissant. Mais j’étais fière de moi, j’avais su, une fois de plus me contrôler. Puis Alice partit, et j’enfilai un léger manteau, et filai directement à la Mercedes qu’Esmé avait démarré. Je montai à l’avant, et en moins deux, nous étions sur la route. Esmé n’était pas comme nous autre, elle ne conduisait pas vite, elle respectait les limitations de vitesse imposait, et roulait pour le plaisir de conduire. En route nous échangeâmes quelques paroles portant sur différent sujet, bien que le sujet principal allait vers les futurs vêtements que nous allions prendre.

Une heure plus tard, nous arrivâmes à Port Angeles. Lorsque nous sortîmes de la voiture, le ciel était gris foncé, ce qui était parfait pour nous. Une légère vague de peine passa en moi, je ne pourrai jamais aller à la plage, bronzer et être en maillot de bain, Emmett à mes côtés. Ce sentiment passa vite néanmoins, le réjouissement que j’éprouvais à l’idée d’essayer de nouvelle tenue, remplaça vite ma tristesse. Arriver sur le trottoir, Esmé m’attrapa le bras et nous commençâmes à faire le tour des magasins, nous échangeâmes quelques souvenirs et anecdotes lors de nos dernières séances de shopping que nous avions fait à part. Un long fou rire nous prit, lorsque je racontai à Esmé que j’avais forcé Emmett à m’accompagner et que je lui avais fait essayer une tenue de gala avec la veste rose. Le souvenir était si vivace et si drôle qui me fut longtemps avant d’arrêter de rire. Esmé trouvais l’idée très bonne et l’imaginant eu presque autant de mal que moi à s’arrêtait de rire.

Une vitrine intéressa particulièrement Esmé, nous rentrâmes à l’intérieur. Le vendeur tourna la tête vers nous et eut beaucoup de difficulté à détacher son regard de moi, le gérant qui venait d’arriver, quant à lui, baver littéralement sur Esmé. Puis nous partîmes chacune de notre côté. Alors qu’Esmé allait vers la gauche, je me dirigeai vers la droite, ou j’avais remarquai de joli ensemble. Un ensemble rouge et noir qui semblait être de ma taille, et une robe bleu marine a bretelle que je pris et posai sur mon bras. Je me dirigeai vers une étagère, près d’une vitre ou je pouvais apercevoir une bande de garçon chahutant bruyamment. Je venais de trouver un beau t-shirt bleu et un pantalon bleu foncés assortis pour Emmett, lorsque je fus attiré par la vue de sang qui dégoulinait du bras d’un jeune homme. Il y avait beaucoup de sang. Trop de sang. La chemise à manche longue blanche était maintenant recouverte de la délicate couleur rouge. Avec ma vitesse vampirique, je pouvais sortir du magasin en un rien de temps, et gouter à ce sang qui se perdait tristement sur le sol. Juste un peu, pas beaucoup, mais quelque gorgée suffirait pour attiser le désir brulant de ma gorge qui venait de se réveiller. Le sang chaud qui s’écoulait m’en fit presque baver de désir.

Esmé me demanda ce que j’avais trouvé, ce qui mit fin à mes projets de goûter ce sang mielleux. Une expression horrifiée ce peignit sur mon visage. J’étais en train d’envisager de tuer ce jeune homme. Je secouai la tête, remettant mes idées en place et feignit la surprise d’Esmé :

- Oh rien de spécial, je me suis trouvée quelques vêtements, et j’envisage cet ensemble là pour Emmett qu’en penses-tu ?

Je venais de prendre entre mes mains le t-shirt et le pantalon que j’avais vu quelques instants plus tôt. Je faisais très attention de ne pas reporter mon regard sur le jeune homme de peur de retomber dans l’ivresse que me provoquait le sang. J’espérais qu’Esmé allait tomber dans le piège miteux à demi-vrai que je venais de lui sortir. J’attendais sa réponse, la regardant droit dans les yeux attendant qu’elle me réponde.

J'adorais ce genre de boutique. Même si l'espace était restreint, c'était un endroit magnifiquement décoré, au goût du jour, et qui saisissait l'œil. Les vêtements, loin de ressembler à ce que Jean Paul Gauthier pouvait faire, ni en tendant vers des classiques de Chanel, proposait tout de même une gamme intéressante et diversifié. Il y avait, certes, quelques pièces plus classiques ainsi que d'autres plus moderne, mais en général, c'était du prêt-à-porter accessible à n'importe quelle femme, mais avec une touche de créativité et d'élégance de plus que les grandes surfaces et les boutiques plus conventionnelles n'allaient pas rechercher. Évidemment, la qualité était aussi au rendez-vous, mais quand vous aviez la fortune des Cullen, vous n'alliez tout de même pas acheter des vêtements bas de gamme. La qualité était quelque chose que je recherchais particulièrement dans un vêtement. Le touché aidait à mesurer cela, ainsi que le prix d'une pièce. Regardant plus attentivement le haut violet que je tenais entre mes mains, j'en déduis rapidement que c'était une pièce résistante. Même si elle avait l'air fragile, les coutures étaient magnifiquement faites, l'étoffe était solide et à en juger par le prix, c'était très acceptable. J'irais essayer ce morceau plus tard. Par contre, dans le cas de la jupe, j'étais moins certaine. En fait, mon hésitation ne venait pas du manque de qualité ou quelque chose comme ça, c'était plutôt que j'avais déjà une jupe quasiment identique à la villa. À quoi me servait-il d'acheter deux fois la même chose ? Je pouvais plutôt essayer de trouver quelque chose de nouveau, d'innovateur. Quelque chose qui ferait plaisir à Alice lorsque je lui montrerais mes achats. Mon attention se tourna vers Rosalie lorsque je ne trouvai rien d'autre à mon goût. Alors que je lui posais cette question avec légèreté, je remarquai sur son visage cette expression qui n'avait pas sa place. Quelque chose s'était produit, même si cela n'avait duré qu'une dizaine de seconde, qui avait secoué la jeune blonde. Je m'approchai rapidement d'elle, voyant son humeur naturelle revenir au galop, essayant de couvrir l'autre. « Oh rien de spécial, je me suis trouvée quelques vêtements, et j’envisage cet ensemble là pour Emmett qu’en penses-tu ? » Je regardai les morceaux qu'elle avait en main, me demandant ce qui avait bien pu lui causer ce genre d'émoi, puis portait mon attention vers l'ensemble qu'elle avait choisi pour Emmett. « Très joli. » Je lui fis un sourire chaleureux, qui se voulait réconfortant, lui montrant ainsi d'une certaine manière qu'elle n'avait pas à cacher quoi que ce soit. « Tu es certaine que tout va bien ? » demandais-je, sachant qu'elle ne me dirait probablement rien à moi que je le lui demande. J'espérais que ce qui l'avait chamboulé de la sorte avait disparu. Je ne savais pas du tout ce qui avait pu faire cela, regardant dans le magasin ce qui avait pu lui causer ce genre d'émotion. Mis à part les commis un peu trop énergique, rien dans cette boutique n'était déplacé. Dos à la fenêtre, je n'avais pas aperçu le jeune homme qui passait, le bras ensanglanté, devant la magasin dans lequel nous étions...