Voilà maintenant deux jours que je réfléchissais. Je crois que m`isoler ainsi avait été la pire des choses à faire. J`avais promis aux Cullen de venir à leur rencontre, mais avec les récents évènements, j`avais plutôt avertis Esmé que je devais chasser avant. Quel mensonge ignoble! Comme si ma soif pouvait être la cause de mon absence à leur rencontre! La mère m`avait cru et ne m`avait pas posé d`avantage de questions. Seulement là, j`étais dans une situation délicate car le délai de chasse que j`avais faussement affirmé venait de prendre fin. Je n`avais plus le choix. Demain, j`irai faire une petite visite aux Cullen pour enfin établir le premier contact. J`ignore si mon état psychologique allait affecter tout cela. Depuis deux jours que mes pensées allaient toutes dans une seule et même direction. Helena. Je pensais si souvent à elle que j`avais l`impression qu`elle était réellement à côté de moi, un peu comme le fantôme de Lucrezia qui avait accompagné mon long isolement. Ces conseils étaient toujours aussi direct mais débordant de vérité. J`avais besoin de telles paroles. Ma conscience était le seul être qui avait réussi à établir contact avec moi depuis mon départ brutal d`il y a deux jours. Au début de mes réflexions, je m`étais demandé comment Helena avait surmonté mon abandon? Comment elle était rentrée chez elle et avait par la suite fait face à sa famille? J`ignorai si mon secret avait été révélé, mais je lui faisais si aveuglément confiance que je n`arrivais pas à m`y résoudre. Mais la chose qui m`a convaincu de retourner la voir, c`est à la fin du deuxième jour, quand j`ai repensé à Kirsten. Automatiquement, je me suis mis à repenser à toutes ces femmes que j`ai aimé. Katarina. Anne. Dagmar. Mes trois plus importantes furent celles-ci. Avec elles, je me sentais bien, un peu comme avec Kirsten. Mais il n`y avait rien de fort qui me rappelais cette relation lorsque j`étais encore humain. Par contre, Helena avait cet effet sur moi. Elle me rappelait mon humanité. J`ignore si c`étais sain pour moi de fréquenter une humaine qui me ramenait inévitablement à cette vie que je n`avais pas voulu pas quitter, mais le bien-être que cela me causait me convainc de la retrouver. Oui, je devais revoir Helena et m`excuser de mettre lâchement emporté et d`être parti sans lui avouer que moi aussi je l`aimais. Parce que désormais j`en étais convaincu. La raison pour laquelle j`étais à ce point tourmenter quand je pensais à elle, c`était parce que tout mon corps et mon être l`aimais. Voilà une découverte qui méritais d`être célébrer avec la première concernée. J`étais donc retourné au parc. Son odeur si délicate et merveilleuse y était encore présente, même si la trace était faible. Je me mis à la suivre. Cela me ramena au chêne, où elle avait dû reprendre sa toile abandonnée là quand nous avions compris que je m`étais révéler. Ensuite les pas d`Helena se dirigèrent vers la ville. Nous étions le soir, où le matin plutôt. Il devait être aux alentours de trois ou quatre heures du matin. Cela m`importait peu, je devais la retrouver. Je continuai donc à pister sa trace. Bizarrement, lorsque je fus tout près de plusieurs résidences, son odeur se divisa en deux. Une piste conduisait à une maison et l`autre, beaucoup plus fraiche, m`amenais vraisemblablement dans le sens opposé. Que faire? Je ne pouvais pas me mettre à la chercher chez elle au risque de croiser ses parents ou bien sa sœur. Je me résous donc à suivre la trace la plus récente en croisant les doigts pour que se sois la bonne. Rapidement, la trace sortis de la ville et pénétra dans la forêt, en empruntant un sentier plutôt mal entretenue. J`hésitai un instant avant de poursuivre cette trace, mais l`odeur si fraiche de cette humaine réussi à me donner le courage de suivre la piste. Au bout d`un moment, un bruit de cœur attira mon attention. J`accélérai le pas et je reconnu Helena avant même de la voir. Je me précipitai à ces côtés et, comme elle était assise au beau milieu du sentier, en pleine nuit, je me mis à inspecter son corps avec inquiétude. Il ne fallait pas qu`a cause de moi elle est eu un accident à cause de sa peine ou peu importe à cause de quoi. Croisant enfin son regard malgré l`ombre qui nous enveloppait toujours, je ne pu retenir mon geste et je l`embrassai. J`aurais du lui dire que je m`excusai avant, mais les mots ne réussirent pas à sortir. Mon attraction pour elle avait tellement grandi en deux jours que je ne pouvais pas faire autrement que je tout lâcher maintenant. J`ignore durant combien de temps dura notre baiser, mais je ne voulais jamais qu`il s`arrête. Même si ma gorge me brûlait atrocement, je ne pouvais pas me résoudre à abandonner la douceur de ces lèvres. Ce fut un bruit de la forêt, un petit animal je crois, qui me fit arrêter brusquement. Je m`approchai d`Helena comme pour la protéger de cette menace qui n`en était pas une. J`étais à vrai dire incroyablement nerveux et tout mon corps était sous tension. Je devais me relaxer un peu, mais j`avais soudainement très peur pour la sécurité d`Helena. Je ne voulais pas la protéger de moi, mais plutôt du reste du monde. M`étant finalement convainc que rien ne la mettait en danger, je me suis détendis un peu et j`avais tourné mon regard vers elle. Lui faisant un sourire maladroit, je ne réussi pas à articuler ce que je souhaitais lui dire depuis deux jours maintenant. Je n`avais pas l`habitude d`être incapable de parler, mais là, je la regardais en silence, avec des yeux remplis de culpabilité. Au bout d`un long moment de silence, je finis par réussir à dire :

-Helena… je suis si désolé…

Mes paroles avaient tout du murmure. Comment faire autrement que de m`excuser pour l`avoir laissé à elle-même il y a deux jours?